Fermée en 2006 sur décision du conseil des participations de l'Etat, l'unité de filature laine de Meskiana (Oum El-Bouaghi) reprendra bientôt l'activité à la faveur d'un accord de partenariat signé, hier, au siège du ministère de l'Industrie et des Mines à Alger, entre l'Algérienne des textiles (Texalg) et le groupe turc Boyner Sanayi. Lors d'un point de presse organisé en marge de la cérémonie de signature de l'accord, le ministre de l'Industrie et des Mines a indiqué que la nouvelle société mixte, créée conformément à la règle 51/49, produira 3 000 tonnes par an de filés de laine et mélanges. Il a évoqué un investissement de l'ordre de 16 millions de dollars pour un chiffre d'affaires prévisionnel de 36 millions de dollars à l'horizon 2020. "C'est un projet important pour la région parce qu'il recréera 400 emplois directs", a souligné le ministre de l'Industrie, annonçant la relance de l'écosystème du textile, disparu au niveau de cette région enclavée après la fermeture de l'unité de Meskiana. Cette dernière alimentait, avant sa dissolution, les complexes de filature de Tébessa et d'Aïn Beïda. "Cet écosystème, nous le relançons entièrement dans le cadre de la stratégie nationale de reconstruction de la filière textile. L'ensemble des unités textiles à l'échelle nationale est en phase de modernisation et de relance", a-t-il assuré. M. Bouchouareb relève que le secteur du textile a renoué en 2016 avec les bénéfices. "Nous n'avons pas connu pareille situation depuis l'ouverture de l'économie nationale. C'est la première fois que le secteur du textile paye ses impôts et tire des dividendes. Nous ne sollicitons plus le budget de l'Etat. Tout cela avant l'entrée en production du grand complexe de Relizane", se réjouit le ministre. Le complexe industriel du textile de Relizane, en partenariat avec le groupe turc Taïpa, sur lequel le gouvernement fonde beaucoup d'espoir, a, au démarrage de l'unité de filature, un programme d'exportation de 2 milliards de dinars, dès juillet-août prochain. "Le défi qui nous attend dans le textile n'est pas seulement de faire revivre les entreprises, mais d'aller vers une remontée totale de la chaîne", a indiqué le ministre de l'Industrie. "C'est pour cela que nous accompagnons un investisseur privé dans la production du coton à Adrar", a-t-il ajouté. Pour rappel, un projet de plantation cotonnière d'une superficie de 5 000 hectares en mesure de fournir lors de sa première étape 20 millions de tonnes/an de coton est prévu à Adrar. Pour la seconde étape, la production cotonnière s'étendra sur une surface de 20 000 hectares pour assurer une production de matière première de 70 millions de tonnes/an. Le ministre a évoqué, également, des discussions pour un projet de fibres synthétiques à Hadjar Soud (Skikda). Dans le secteur de la sidérurgie, le ministre a affirmé que l'Algérie n'importera plus de rond à béton à la fin du 1er semestre 2018. Il a annoncé le démarrage, le 22 avril prochain, du 2e laminoir du complexe de Tosyali à Oran et le troisième en juillet 2017. Le complexe de Bellara devrait, également, démarrer en juin prochain. Interrogé sur le complexe d'El-Hadjar, le ministre soutient qu'il n'y a aucun problème. "Il est plus facile de construire une nouvelle usine que de rénover un complexe à 80%. El-Hadjar monte en cadence progressivement", a-t-il estimé. Meziane Rabhi