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Elections législatives : Fraude et abstention, la hantise des partis
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Publié dans El Watan le 24 - 01 - 2017

Climat sociopolitique délétère, absence de garanties et crainte du recours à la fraude sont les principales préoccupations des premiers partis — RCD, PT et MSP — qui ont décidé de prendre part aux élections législatives. Ils espèrent convaincre les électeurs de voter massivement, parce que, selon eux, c'est le seul moyen d'éviter la fraude. Ils estiment que les pouvoirs publics ont encore du temps pour prendre des mesures afin de faire du scrutin un rendez-vous pour le meilleur et non pour le pire.
Malgré les promesses de transparence exprimées et réaffirmées par les autorités, la crainte du recours à la fraude par «l'administration» est dans la bouche de tous les représentants des partis politiques ayant annoncé leur participation aux prochaines élections législatives avec lesquels nous nous sommes entretenus : le Rassemblement pour la culture et la démocratie (RCD), le Parti des travailleurs (PT) et le Mouvement pour la société et la paix (MSP). Malheureusement nous n'avons pu avoir l'avis des responsables du Front des forces socialistes (FFS), qui étaient injoignables.
Tous nos interlocuteurs parlent de «climat délétère pesant» et d'«absence» de garanties de transparence, mais espèrent un «vote massif» pour «éviter le pire au pays». Tous partagent la crainte d'une «abstention massive» dont la responsabilité, disent-ils, «incombe au pouvoir». Pourquoi tant d'appréhension au moment où les autorités ne cessent de présenter la récente loi électorale et les amendements de la Constitution comme de nouvelles garanties de transparence ?
Pour Ramdane Taazibt du PT, «les nouvelles dispositions de la loi électorale ont été introduites pour exclure de nombreux partis des rendez-vous électoraux. En tant que PT, nous n'avons pas de problème pour collecter les signatures dans les wilayas où nous n'avons pas obtenu les 4% de suffrages. Mais ce n'est pas le cas pour de nombreux partis, notamment ceux qui ont été créés après 2012. De plus, jusqu'à maintenant, nous avons des difficultés à avoir les chiffres du dernier scrutin législatif, au niveau local». Le représentant du PT relève l'existence de «nombreuses failles» sur le plan de la loi qui, selon lui, «ne constitue pas un gage de transparence».
C'est d'ailleurs aussi l'avis de Abdellah Benadjmia du MSP : «Cette loi n'apporte pas de garanties pour des élections transparentes. Elle constitue un recul par rapport à celle qui l'a précédée.» Atmane Mazouz abonde dans le même sens et estime que la loi électorale «n'a pas été faite pour assurer aux électeurs un scrutin transparent». Tous nos interlocuteurs mettent en avant «les pratiques de l'administration et le recours à la fraude». Ramdane Taazibt souligne que «la meilleure des lois ne peut empêcher ces comportements si, en amont, il n'y a pas une volonté politique d'aller vers des élections propres.
Or, pour tous les scrutins précédents, en dépit de la loi, il y a eu des dérives. Tant qu'on n'éloignera pas l'administration des élections, le risque de fraude persistera». Des propos que partage Atmane Mazouz du RCD : «Tant que c'est le ministère de l'Intérieur qui gère l'opération électorale depuis le début jusqu'à la proclamation des résultats, il faut s'attendre à de la fraude. Les autorités ont beau nous parler de garanties de transparence, nous n'y croyons pas.»
Des garanties de transparence ?
Qu'en est-il de la création de l'Instance de surveillance des élections, prévue par la Constitution et installée cette semaine ? Tous nos interlocuteurs parlent de «recul» et ne s'attendent pas à ce que cette instance empêche la fraude. Ramdane Taazibt explique : «Les membres de cette instance sont désignés et rémunérés. Peuvent-ils être indépendants ? Je ne le pense pas. Cette instance aura-t-elle le dessus sur l'administration ?
C'est peu probable. Peut-elle éloigner l'argent sale du scrutin ? Difficile d'y croire. Pourra-t-elle contrôler le vote des corps constitués afin qu'il ne soit pas manipulé comme cela a été le cas par le passé ? J'appréhende tout cela. Aura-t-elle le pouvoir d'épingler ceux qui falsifient les procès-verbaux de dépouillement comme cela a été le cas par le passé ? En Tunisie, l'instance est indépendante et les partis ont un droit de regard sur le choix de ses membres. Elle s'occupe de toute l'opération, à commencer par l'assainissement du fichier électoral. L'administration n'est là que pour lui donner les moyens. Pourquoi ne pas prendre exemple sur la Tunisie ?»
Les mêmes interrogations sont exprimées par Abdellah Benadjmia du MSP, pour qui une telle instance constitue un recul par rapport à celle composée par les partis politiques qui l'a précédée. Selon lui, les modalités de choix et de désignation de ses membres «ne répondent pas au critère d'indépendance». Il ajoute : «Toute la classe politique a appelé à une instance indépendante de l'administration qui serait chargée de la préparation et de l'organisation des élections. Pour une meilleure transparence, il faut éloigner l'administration de toute tâche électorale. Ailleurs, c'est l'Etat qui assure la transparence des élections.»
Le chargé de la communication du RCD, Atmane Mazouz, écarte quant à lui toute possibilité que l'instance de surveillance des élections puisse contrôler le scrutin : «Nous avons appelé à une instance totalement indépendante qui se chargerait des élections depuis la préparation de la liste électorale jusqu'à la proclamation des résultats.
Le scrutin ne se limite pas uniquement au jour du vote.» En fait, nos interlocuteurs semblent unanimement persuadés de «l'incapacité du dispositif mis en place par l'administration pour assurer le contrôle des élections». Dans de telles conditions, pourquoi prendre part aux élections ? Les réponses se rejoignent pour mettre en cause la situation que traverse le pays. «Dans les pays démocratiques, les élections sont généralement porteuses de stabilité ; elles sont synonymes de changement.
Or, chez nous elles sont devenues des sources de crispation et surtout de crainte du pire. Pour éviter de basculer, nous avons décidé de prendre part au scrutin, d'appeler les Algériens à voter massivement. C'est la seule solution pour éviter la fraude et sortir le pays de la crise, en allant vers un Parlement crédible et légitime. Les autorités ont encore le temps pour apporter des correctifs et garantir la transparence. La commission de surveillance des élections peut, elle aussi, prendre des mesures pour empêcher la fraude et jouer pleinement son rôle en se dressant contre les pratiques malsaines et le recours à l'argent sale», note le représentant du MSP.
L'abstention profitera aux partis du pouvoir
Pour sa part, Atmane Mazouz précise que le RCD compte beaucoup sur la participation des citoyens à ce scrutin car «le parti est convaincu que le vote massif est la seule réponse aux fraudeurs». Le PT, quant à lui, affirme que ces élections constituent «un virage important» en raison de la «situation de crise» que connaît le pays. «La participation devient un devoir. Nous comptons beaucoup sur le vote massif qui pourrait susciter le changement», déclare Ramdane Taazibt.
Mais le risque — ou plutôt le pire — que nos interlocuteurs craignent n'est pas totalement écarté ; c'est la hantise aussi bien des autorités que des partis qui prennent part au scrutin. Pour nos interlocuteurs, une telle situation incombe aux pouvoirs publics. «Nous avons toujours appelé tous les Algériens à conjuguer leurs efforts pour sortir le pays de l'impasse. Mais le gouvernement décidait seul, encouragé par la manne pétrolière qu'il distribuait pour étouffer la contestation. Il a promulgué d'une manière unilatérale la loi de finances, le code électoral et décidé d'une série de mesures d'austérité qui suscitent la colère populaire.
Nous aurions pu travailler ensemble dans l'intérêt du pays, mais en vain. Si les Algériens ne votent pas, c'est qu'ils rejettent le système et c'est à ce système d'assumer ses erreurs», déclare Benadjmia du MSP. Taazibt, du PT, abonde dans le même sens : «L'abstention profitera au FLN et au RND, ceux qui font la majorité au Parlement et qui sont à l'origine de la crise.» Atmane Mazouz estime que son parti est conscient d'un tel risque mais «œuvrera sur le terrain pour ramener les Algériens aux urnes».
Nos interlocuteurs sont unanimes à craindre le recours à l'argent sale lors du scrutin. «Nous avons tous vu des sénateurs du FLN et du RND s'accuser mutuellement d'avoir recouru à l'argent sale pour acheter les sièges. Aujourd'hui, ce sont leurs chefs qui dénoncent ces pratiques publiquement. Nous savons tous que les hommes d'affaires connus pour être des ripoux se préparent à investir le Parlement et rien, dans la loi, n'a été prévu pour empêcher cela», regrette Benadjmia, qui précise que le MSP «ne se sent pas concerné par ces mœurs».
Il en est de même pour Atmane Mazouz qui craint lui aussi un forcing des «hommes d'affaires» lors des législatives, alors que Ramdane Taazibt s'attend au scénario de 2012 d'autant, dit-il, que «certains membres du Forum des chefs d'entreprise ont déjà exprimé leur volonté de se porter candidats. Nous ne sommes pas contre les hommes d'affaires intègres, mais contre ceux dont la fortune a été érigée sur l'argent de la collectivité».


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