Le président du parti Talaie El-Houriat, Ali Benflis, a reçu hier la délégation des experts de l'Union européenne venue à Alger pour s'informer des conditions de déroulement du processus électoral. Benflis a mis à profit cette audience pour informer des motivations ayant dicté la décision prise par son parti de ne pas prendre part au prochain scrutin législatif. Il a, à ce propos, souligné deux raisons : il y a d'abord "le fait que le scrutin n'apportera aucune solution à l'impasse politique, à la crise économique et à la montée des tensions sociales dans notre pays" et "l'absence de garanties pour une élection libre et loyale", ensuite. Selon un communiqué du parti, Benflis a rappelé que "pour notre parti, la plus haute priorité revient à la résolution de la crise multidimensionnelle qui menace la sécurité et la stabilité du pays ainsi que les fondements de l'Etat national", ajoutant que "la résolution de cette crise passe par l'entrée du pays dans la modernité politique, dans la rénovation économique et dans la réforme sociale". En se référant à sa proposition de sortie de crise, il a en outre affirmé que "l'exigence de la transition démocratique demeure le dénominateur commun des partis d'opposition membres de l'ICSO, indépendamment de la participation ou de la non-participation à ce scrutin". S'agissant du cadre électoral mis en place pour ce scrutin, note enfin le communiqué, "M. Ali Benflis a considéré que le dispositif législatif électoral actuel constitue une régression par rapport au régime électoral antérieur inique et inapte à garantir une compétition politique loyale et des élections caractérisées par la régularité, la probité et la transparence". Recevant, pour sa part, les membres de la mission d'observation de l'Union européenne, le président du Front du changement (FC) et candidat en tête de la liste MSP à Alger, Abdelmadjid Menasra, a émis le doute sur l'efficacité de cette mission pour assurer des élections honnêtes et transparentes. S'exprimant lors d'un point de presse, Menasra a précisé que l'objet de cette mission "n'est pas celle d'observateurs, ni de contrôleurs, mais d'un comité technique de l'Union européenne chargé de faire un rapport sur le déroulement des élections législatives en Algérie". Le président du FC a douté également de la neutralité l'encadrement du processus électoral. "Ce sont les P/APC qui les ont désignés d'une manière partisane et nous remettons en cause l'honnêteté de la désignation de ces encadreurs", a-t-il accusé, poursuivant : "Nous ne comptons pas sur des observateurs étrangers pour garantir l'intégrité des élections, mais nous comptons sur des outils algériens." Abdelmadjid Menasra a souligné, par ailleurs, que "selon le témoignage des experts internationaux, les élections algériennes ne répondent pas aux critères internationaux d'intégrité". Et par conséquent, M. Menasra a réaffirmé : "Nous comptons sur nous-mêmes.".