Talaie El-Houriat reste donc la seule formation politique de l'opposition ne participant pas à cette échéance électorale, à refuser de se retirer de l'Icso. Le parti d'Ali Benflis, Talaie El-Houriat, a opposé hier un niet poli à l'invitation qui lui a été adressée par une partie des membres de l'Instance de coordination et de suivi de l'opposition (Icso) qui ont décidé de se retirer de cet espace autour duquel se sont regroupés, depuis 2014, des partis politiques, mais aussi des personnalités nationales issues de l'opposition. Certes, le parti de l'ancien chef de gouvernement a, lui aussi, décidé de faire l'impasse sur ce rendez-vous électoral, mais visiblement, la posture qu'il a décidé d'adopter ne cadre pas forcément avec celle des autres boycotteurs, réunis hier à Zéralda, et qui ne voient plus l'utilité de l'Icso du fait des profondes divergences à propos de la participation ou pas aux législatives. Talaie El-Houriat reste donc la seule formation politique de l'opposition ne participant pas à cette échéance électorale, à refuser de se retirer de l'Icso. Le chargé de la communication au sein du parti, Fayçal Hardi, préfère user d'un langage très courtois à l'égard des initiateurs de cette action de retrait entreprise par certains membres de l'Instance, tout en assurant que sa formation respectait la décision prise par les uns et les autres. "Nous revendiquons la démocratie, tout comme nous respectons le droit de chaque parti politique à prendre, en toute souveraineté, des positions selon ses choix. Et par conséquent, nous respectons les avis des uns et des autres", nous a-t-il affirmé, rappelant, dans la foulée, la position de principe du parti par rapport aux postures que peuvent adopter les autres formations politiques par rapport aux différents dossiers. "Nous avons une position claire depuis le début à propos de l'Icso et des législatives. À l'avant-dernière réunion de l'Icso, qui a eu lieu au siège de Talaie El-Houriat, nous avons énuméré trois principes. D'abord, que ces élections n'apportent aucune solution à la crise. Ensuite, que nous devons absolument respecter le principe d'indépendance des partis et leur décision de participer ou pas au scrutin et, enfin, que l'Icso est une instance de concertation et de suivi et que tout le monde s'est entendu sur la transition démocratique, les libertés et l'indépendance de la justice", rappelle-t-il à ce sujet. Pour Me Hardi, la position de sa formation n'a pas changé depuis, tout en précisant qu'une évaluation de la situation de l'opposition s'imposait au lendemain de cette élection. "Nous sommes toujours dans cette position et ça n'a pas changé. Maintenant, concernant le débat actuel sur les conséquences éventuelles de la participation ou pas des partis à cette échéance sur l'opposition, nous attendrons la fin des élections pour procéder à une évaluation à partir de laquelle, nous donnerons notre position", explique-t-il. Et si le parti d'Ali Benflis a décidé de ne pas prendre part aux législatives, il ne cache pas son intention de continuer à investir la scène politique pour sensibiliser la population sur ses choix, mais aussi sur son programme. "On ne peut pas faire campagne pour le boycott. Pour autant, nous n'allons pas rester les bras croisés. Ce qui nous intéresse, c'est de continuer à occuper le terrain pour expliquer aux militants et aux citoyens notre programme", nuance-t-il, indiquant que chaque samedi, durant les mois de février et de mars, le parti organisera une activité dans une région donnée du pays. A contrario du groupe des 12 boycotteurs des législatives qui se sont retirés hier de l'Icso, le parti d'Ali Benflis a donc décidé de poursuivre son aventure au sein de cet espace aux côtés des autres formations de l'opposition qui, elles, prennent part au scrutin. Hamid Saïdani