Le ministre de la Jeunesse et des Sports, El-Hadi Ould Ali, persiste et signe ; l'obligation faite par loi pour le dirigeant sportif de démissionner de son poste précédent une fois élu à la tête d'une instance sportive ne concerne que le poste de président d'une fédération ou d'une ligue. "Oui, je le répète, je pense que cette obligation ne concerne que le poste de président, ce sont les règlements qui régissent le sport qui le disent", répond-il à une question de Liberté en marge du coup d'envoi du tournoi commémoratif de la Journée de l'étudiant organisé par l'université d'Alger, hier, au stade du 5-Juillet. Cependant, fait remarquer votre serviteur, "le décret exécutif 16-153 du 23 mai 2016 signé par le Premier ministre, Abdelmalek Sellal, stipule clairement dans son article 14 que le dirigeant sportif bénévole ne peut être en conflit d'intérêts avec... le club sportif en rapport avec la responsabilité de la fonction". Lire bien dirigeant sportif et non pas président. Ce à quoi, El-Hadi Ould Ali rétorque : "Mais ce décret a été modifié, il y a un décret modificatif." Autrement dit, El-Hadi Ould Ali veut nous faire croire que depuis le 23 mai 2016, soit à peine 10 mois, un nouveau décret a été préparé, finalisé et publié sur le Journal officiel et qui modifie le décret exécutif 16-153 du 23 mai 2016. En tout cas, il est le seul à en être au courant puisque nous avons beau chercher dans les archives des Journaux officiels de la République Algérie, il n'y a point de trace de ce fameux décret modificatif. En vérité, ce nouveau décret n'existe pas. Un responsable du ministère de la Jeunesse et des Sports, accompagnant le ministre dans sa visite à Biskra le 4 avril dernier, affirmait du reste que le décret exécutif 16/153 du 23 mai 2016 fixe les dispositions légales relatives aux gestionnaires sportifs bénévoles élus. En faisant une lecture étriquée du décret, Ould Ali tente sciemment de dispenser les autres membres élus, en l'occurrence les membres du bureau fédéral de cette interdiction de cumuler entre leur fonction au sein du club ou de la Ligue et la Fédération. Considérant que les membres du bureau fédéral sont avant tout des "dirigeants sportifs", ils doivent donc démissionner de leur poste au sein des clubs et des Ligues. Le président de l'USMA, Rebouh Haddad, a affirmé que "la loi ne m'oblige pas à quitter la présidence de l'USMA", après son élection le 20 mars dernier au bureau fédéral de la FAF et surtout sa désignation à la vice-présidence de la Fédération algérienne de football. Le bureau fédéral de la FAF compte 8 membres, affiliés à un club ou à une Ligue à savoir : Kheireddine Zetchi, Rebbouh Haddad, Messaoud Koussa, Amar Bahloul, Noureddine Bakiri, Mohamed Ghouti (présidents de Ligues) et Larbi Oumammar (DG adjoint de la SSPA/ASMO). SAMIR LAMARI