La Fédération des Amazighs de l'Amérique du Nord (Faan) demande au Comité international de la Croix-Rouge (CICR) de venir inspecter les prisons où sont détenus "injustement" le militant mozabite Kamel-Eddine Fekhar et ses camarades. Dans une lettre envoyée à l'organisme onusien accompagnée d'une pétition, la Faan informe les délégués de la Croix-Rouge que les détenus mozabites, après plus de deux ans de détention sans procès, "croupissent toujours dans les prisons des villes de Ghardaïa, d'El-Goléa, de Laghouat et de Berrouaghïa dans des conditions exécrables". Le document signé par des centaines de personnes en une semaine précise que certains "détenus politiques", dont Kamel-Eddine Fekhar, "ont eu recours à la grève de la faim comme seul moyen de crier leur colère et leur désespoir". Citant l'avocat du militant des droits de l'Homme, en l'occurrence Me Salah Dabouz, la Fédération amazighe révèle que quelque 400 prisonniers sont actuellement en détention à la prison de Ghardaïa alors que sa capacité d'accueil est d'une centaine de places. Selon les déclarations du même avocat cité par la Faan, les détenus mozabites qui sont en grève de la faim "sont mis dans les toilettes", faute de places dans les cellules. "Face à cet état de fait, nous dénonçons fermement les arrestations et les conditions de détention des prisonniers politiques mozabites et demandons leur libération inconditionnelle et immédiate", exigent les signataires du document qui en appellent aux organismes humanitaires internationaux à organiser une mission d'inspection des prisons algériennes pour "constater de visu et s'enquérir des conditions inhumaines dans lesquelles sont détenus ces prisonniers". La Faan a déjà saisi les organisations internationales des droits de l'Homme. Elle a même exhorté, en décembre dernier à l'occasion de la Journée internationale des droits de l'Homme, les ministres des Affaires étrangères des pays ayant ratifié la Convention internationale des droits de l'Homme à faire pression sur les gouvernements nord-africains afin "de libérer tous les détenus politiques et d'opinion". Y. A.