La Fédération amazighe de l'Amérique du Nord (Faan) appelle les organisations internationales des droits de l'Homme et les ministres des Affaires étrangères des pays ayant ratifié la Convention internationale des droits de l'Homme à faire pression sur les gouvernements nord-africains afin "de libérer tous les détenus politiques et d'opinion". Dans une déclaration rendue publique, samedi, à l'occasion de la Journée mondiale des droits de l'homme, la Faan "interpelle les gouvernements incriminés à libérer tous les détenus politiques et les détenus d'opinion, à cesser les intimidations contre les militants politiques et syndicaux, à respecter les droits humains et garantir les libertés fondamentales aux citoyens". "Très préoccupée par la violation des droits humains et les restrictions des libertés individuelles et collectives dans les pays d'Afrique du Nord, la Faan, fidèle à ses principes de droit, de justice et de liberté, s'indigne et dénonce les agissements des gouvernements en place dans la région", souligne l'organisation de la société civile. Celle-ci évoque le cas des détenus du M'zab, dont trois ont trouvé la mort en prison, selon le communiqué de la Faan. La Faan rappelle la grève de la faim du Dr Kamel-Eddine Fekhar et Kacem Soufghalem pour dénoncer leur détention arbitraire. "Pour se faire entendre, le Dr Kamel-Eddine Fekhar ou Kacem Soufghalem ont entrepris plusieurs grèves de la faim et leur état de santé s'est considérablement dégradé. Leurs tentatives de se faire entendre sur les injustices qu'ils subissent et la violation de leurs droits fondamentaux sont restées vaines", rapporte la Fédération amazighe de l'Amérique du Nord qui accuse le pouvoir de restreindre les libertés individuelles et collectives "en interdisant des marches et des rassemblements et en réprimant des manifestations syndicales". Le Maroc est également suivi à la loupe par l'organisation des droits de l'Homme. Pour la Faan, le Maroc n'est pas en reste, en matière de non-respect des droits humains envers les populations berbérophones. "Des militants amazighs sont constamment harcelés, violemment réprimés et emprisonnés. Le traitement féroce (...) réservé par le royaume aux manifestants amazighs du Rif réclamant justice suite à la mort d'un des leurs, à El-Hoceïma, broyé par une benne à ordures, est plus que condamnable", déplore la Faan. Par ailleurs, un rassemblement de soutien aux détenus mozabites a été organisé samedi à l'appel du Congrès mondial amazigh (CMA) devant le consulat général d'Algérie à Montréal. Un autre rassemblement est organisé le même jour à la colline parlementaire à Ottawa, toujours à l'appel du CMA. Y. A.