Djamel Ould Abbes n'a pas voulu revenir sur les scandales qui ont émaillé l'opération de confection des listes de son parti aux législatives. Il a préféré, hier, lors d'une rencontre avec les mouhafedhs et les têtes de liste FLN aux élections prochaines, évoquer "le passé glorieux du Front" qui sera, selon son secrétaire général, "un avantage pour rafler la mise aux élections". Dans son discours, Ould Abbes n'a pas fait référence aux scandales de marchandage de listes, pourtant la grogne de la base va crescendo au fur et à mesure que la campagne approche. "Nous sommes les dépositaires de l'indépendance nationale", a déclaré Djamel Ould Abbes devant les militants, ajoutant que le "FLN est la colonne vertébrale de l'Etat algérien". Plus loin, le SG du FLN lie la stabilité du pays à celle du FLN. "La sécurité nationale dépend de la stabilité du FLN", a-t-il précisé, comme pour dire que les tentatives de "déstabiliser" le FLN "visent l'Etat national". Un message à ceux qui remueraient le couteau dans la plaie FLN et qui tenteraient de dénoncer des faits de corruption gravissimes au sein de l'ex-parti unique. Le choix du patron du FLN de revenir sur "le passé" du Front est révélateur d'un malaise interne surtout que des responsables, et pas des moindres, ont été accusés de "corruption" et "de malversations" avec les listes du parti, où serait impliqué, également, son fils aîné, dont certains médias en ligne évoquaient, tout récemment, la fuite à l'étranger, via la Tunisie. Si le FLN a décidé de suspendre Salima Othmani, rien n'est venu informer sur le sort réservé, justement, "au corrupteur". Toujours dans le même ordre d'idées, Ould Abbes est revenu sur ses propres "exploits" au profit du FLN. Donc après avoir tenté d'opposer "son passé de condamné à mort" durant la Révolution, à ceux qui accusaient son fils de malversations, Ould Abbes s'est donné le rôle de sauveur du FLN. Il s'est ainsi remémoré un épisode où "certains" ont voulu faire voter à l'APN un texte de loi "qui effacerait" les anciens sigles de partis politiques. Grâce donc à Ould Abbes, qui s'y est opposé "farouchement", le texte a été abandonné et le FLN s'est sorti "indemne" de cette tentative d'assassinat (du FLN) qui a eu lieu en mars 1997. À l'adresse des militants et après de longs rappels historiques, comme, notamment, la signature des accords d'Evian, par le défunt Krim Belkacem "au nom du FLN", Ould Abbes a précisé que le FLN "va défendre le bilan du chef de l'Etat" depuis son retour aux commandes. "Nous avions construit plus de 3 millions de logements, des barrages d'eau, des infrastructures..., c'est cela votre arme durant la campagne", a-t-il dit, ajoutant que le chef de l'Etat et président du FLN "a placé sa confiance en vous". Pour les directives, il a appelé "tous les responsables du parti" à travailler "ensemble" pour réussir la campagne et "inciter les citoyens à se rendre aux urnes le 4 mai", ajoutant que le FLN "s'est engagé avec le président Bouteflika pour que le taux de participation dépasse les 50%". Il a rappelé que 70% des candidats FLN n'ont jamais été députés, annonçant que son premier meeting de campagne est prévu à Khenchela, une wilaya où le FLN "n'a pas eu de député en 2012". Mohamed Mouloudj