Quant aux accusés, des jeunes pour la plupart, ils étaient à la fois soulagés, mais visiblement « secoués » par la tournure qu'ont prise les évènements Le procès des sept internautes de Bouira, administrateurs de la page facebook, Garanda City, s'est tenu, hier. Le procureur de la République près du tribunal de la ville, a requis, uniquement, une amende de 100.000 DA à l'encontre des sept administrateurs de Garanda City. Les mis en cause ont été accusés, pour rappel, « d'incitations à attroupement visant à porter atteinte à l'ordre public et atteinte à corps constitués ». Le verdict sera rendu le 9 mai prochain, a-t-on appris. Me Ghania Becheur, l'une des avocates des mis en cause, a estimé que le ministère public a fait preuve de « clémence » lors de son réquisitoire, tout en insistant sur le fait que le dossier de l'instruction « ne comporte aucun élément à charge ». Pour cette avocate rencontrée à la sortie de l'audience, le contenu de la page Garanda City, ne comporte aucun élément préjudiciable, et de ce fait, elle peut aisément être réactivée. « Cette page facebook n'incite nullement à la violence ou autre, c'est une page communautaire et d'utilité publique », a-t-elle estimé. De son coté, Me Ouafia Sidhoum, bâtonnière de Bouira et qui s'était constituée pour prendre le dossier en main, s'est montrée confiante quant à l'issu finale de cette affaire. « Nous avons plaidé la relaxe pure et simple et nous sommes confiants», dit-elle. Quant aux accusés, des jeunes pour la plupart, ils étaient à la fois soulagés, mais visiblement terrifiés par la tournure des évènements. S'agissant du fond dossier, Me Becheur a indiqué que cette page a fait l'objet d'une surveillance « accrue » de la part d'un policier. « Un officier avait de son propre compte facebook, fait des captures d'écrans des publications de ces jeunes et les a transmis à sa hiérarchie », a-t-elle fait savoir. Pour rappel, le 26 décembre 2016, cette page avait publié une affiche où il était mentionné qu'une grève générale des commerçants de la wilaya de Bouira allait être organisée le 2 janvier 2017. Dans la soirée du 26 décembre, cette publication était introuvable sur la page. Elle venait d'être supprimée dans des conditions floues. Une semaine plus tard, les administrateurs de cette page, annoncent à la surprise générale, la fermeture de Garanda City, sans fournir la moindre explication. Il s'est avéré par la suite que ces sept jeunes ont été entendus par la police dans le cadre d'une enquête. R. B.