“Nous sommes fondamentalement pour l'amnistie et la réconciliation”. Nouveau venu sur la scène politique nationale, l'Union pour la démocratie et la république (UDR) de Amara Benyounès se révèle un des nombreux soutiens à Abdelaziz Bouteflika même s'il se considère comme étant l'un des rares, et il ne s'en cache pas. “Nous sommes l'un des rares partis à soutenir politiquement le Président. Nous soutenons une démarche et nous n'avons rien négocié”, a indiqué hier le secrétaire général de l'UDR, invité du forum qu'organise le quotidien arabophone El Youm. Selon lui, “il y a des partis et des responsables qui veulent confisquer la victoire de Bouteflika à l'élection du 8 avril, alors qu'elle a été le fait des citoyens dont beaucoup ne sont pas des militants de partis”. “La participation de l'alliance n'a pas été décisive”, a-t-il dit. Amara Benyounès, qui affirme que le dernier Sommet arabe est “plus qu'une réussite”, soutient autant l'amnistie que les réformes avec cependant un bémol. “Ce n'est pas un soutien sans faille car nous attendons de connaître le contenu de l'amnistie”, soutient-il avant de tirer à boulets rouges sur Belkhadem, lequel s'en était pris dernièrement aux éradicateurs. “Je suis éradicateur et je suis pour l'amnistie de Bouteflika par principe, pas celle de Belkhadem”, a indiqué Benyounès. Seul point noir, à ses yeux, dans la gestion de Bouteflika, la lenteur de la relance économique. “Il faut des décisions urgentes car on ne peut pas construire une économie avec les banques actuelles et le problème du foncier. Il faut privatiser le maximum de choses”, a-t-il dit non sans ajouter “qu'on ne peut pas construire une économie de marché avec des socialistes et des trotskistes”. D'ailleurs dans ce contexte, il soutient qu'“il y a une année de perdu dans ce deuxième mandat”. Autres vœux du SG de l'UDR : le retour au week-end universel, la lutte contre le trabendo, la lutte contre la corruption, mais avec la protection des employés. Bref, Amara Benyounès pense que le soutien de sa formation au Président dérange. “Quand on soutient publiquement Bouteflika, ça dérange”, dit-il avant de lâcher que “c'est fait même pour déranger”. Sur les élections partielles, Amara Benyounès affirme ne pas partager “l'approche d'Ouyahia” puisque, selon lui, “il faut des élections générales anticipées”. “Il ne faut pas réduire la crise de Kabylie aux élections. On est pour des élections dans toutes les wilayas. Et le plus important, c'est le départ des députés”, a-t-il affirmé. Il reste que son parti n'a pas encore décidé de participer ou non à d'éventuelles élections partielles. “Le jour où il y aura un décret, on verra”, a-t-il dit. Reste que le meilleur cadeau que peut faire Bouteflika à sa formation est la dissolution de l'assemblée. Sur le dialogue Ouyahia-archs, Amara Benyounès a rappelé qu'il est “pour le dialogue” et qu'il a fait tous “les efforts dans ce sens”, mais que celui-ci “reste exclusivement entre les deux parties”. Interrogé s'il est disposé à rejoindre le gouvernement au cas où le Président lui ferait appel, Amara Benyounès a soutenu que “le pouvoir n'est ni un tabou ni une maladie” tout en refusant de confirmer ni d'infirmer les informations le donnant comme futur ministre. Enfin, il a qualifié de “catastrophe absolue” l'emprisonnement de Benchicou, dont il déplore le lâchage par ses confrères tout en suggérant aux médias de “faire le bilan de 15 ans d'existence”. K. K.