Selon le dernier rapport en date de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep), le prix du baril de Sahara Blend (brut algérien) est passé de 55,06 dollars au mois de février à 51,40 dollars en mars, soit un recul de 6,6%. Mais par rapport à 2016, le Sahara Blend s'est repris, passant de 34,85 dollars au premier trimestre 2016 à 53,67 en 2017. La déprime des cours du brut a fortement impacté les économies des pays membres de l'organisation pétrolière. Le Fonds monétaire international (FMI) a avancé, mardi 18 avril, que la croissance ralentira en Algérie en 2017, l'établissant à 1,4% contre 2,9% prévu en janvier dernier. La croissance reste également molle dans le carré des gros producteurs pétroliers, l'Arabie saoudite en tête. Au royaume, elle devrait, en effet, se contracter à 0,4% en 2017 en raison de la baisse de sa production pétrolière et d'un assainissement budgétaire en cours, avant de passer à 1,3% en 2018. La croissance devrait aussi baisser dans les autres monarchies pétrolières du Golfe, à l'exception du Qatar qui devrait enregistrer une croissance de 3,4% cette année. Au Koweït, la croissance sera négative à -0,2%. Elle diminuera de près de la moitié en Iran, après un taux de croissance de 6,5% l'an dernier grâce à la levée des sanctions économiques liées au programme nucléaire de ce pays. L'économie irakienne devrait aussi se contracter de 3,1% cette année après avoir enregistré un bond de 10,1% en 2016. La tendance à la baisse des prix pourrait cependant s'atténuer à l'approche de la réunion des pays Opep et non-Opep, prévue fin avril, et le marché s'équilibrer, estiment de nombreux observateurs pétroliers. En dépit d'une reprise de l'offre américaine marquée par la réouverture d'un grand nombre de puits non conventionnels, le Brent, par exemple, a gagné près de 5% en performance mensuelle. Les prix du baril demeurent soutenus dans une grande mesure par une montée des tensions géopolitiques, notamment en Syrie. S'y ajoutent des informations répercutées dans les médias et selon lesquelles les pays membres de l'Organisation viennoise pourraient reconduire les plafonds de production. Ces derniers ont été adoptés depuis le début de l'année par l'Opep, et s'appliquent à d'autres pays producteurs, tels que la Russie. Ces quotas étant prévus jusqu'à la mi-2017, leurs prolongations constitueraient un solide argument haussier. Enfin, l'Agence internationale de l'énergie (AIE) perçoit le marché du pétrole comme proche de l'équilibre. Malgré une estimation à la baisse de la croissance de la demande mondiale de pétrole en 2017, l'institution relève des éléments encourageants sur l'offre. Bien que la production américaine progresse, elle est en nette baisse chez la plupart des autres pays producteurs. Hier, sur le New York Mercantile Exchange, les contrats à terme sur pétrole brut pour livraison en mai s'échangeaient à 52,31 dollars le baril. Le pétrole brut était susceptible de trouver un support à 52,10 dollars et une résistance à 53,39 dollars. Le pétrole Brent pour livraison en juin a reculé de 0,26% et s'échangeait à 54,75 dollars le baril, tandis que l'écart entre la valeur des contrats sur le pétrole Brent et le pétrole brut WTI s'établit à 2,44 dollars le baril. Youcef Salami