L'un des derniers ministres de Franco, Jose Utrera Molina, qui, jusqu'à la fin de sa vie, a rendu hommage au dictateur espagnol, est décédé à l'âge de 91 ans, a-t-on appris, hier, auprès des services mortuaires de Nerja, ville d'Andalousie où il résidait. Il avait été ministre du Logement puis ministre-secrétaire général du Mouvement (parti d'Etat) et vice-président du gouvernement, entre 1973 et 1975, dernières années de la dictature. Un de ses enfants, Luis Felipe, a posté une lettre de deuil sur le site de la Fondation nationale Francisco Franco. "Aujourd'hui, nous t'avons revêtu de ta chemise bleue", a-t-il écrit, en référence à la tenue de la Phalange espagnole, organisation nationaliste d'obédience fascisante fondée en 1933 par José Antonio Primo de Rivera. "Ils pourront enlever ton nom des rues mais cela n'enlèvera pas la gratitude de tant de milliers de familles", a-t-il ajouté, alors que de nombreuses mairies débaptisent les rues portant toujours les noms de responsables du Franquisme. Le 20 novembre 2016, Utrera Molina participait encore à Madrid à une messe en hommage au "caudillo", avec la fille unique du dictateur, Carmen Franco, 90 ans. À leur sortie, les participants avaient levé le bras pour faire le salut fasciste. En 2014, la justice argentine avait réclamé son extradition, ainsi que celle d'autres anciens ministres et responsables franquistes, dans le cadre d'une enquête ouverte sur des crimes commis pendant la dictature, en application du principe de justice universelle. Mais l'Espagne n'y avait pas donné suite, le pays ayant voté une loi d'amnistie concernant ces crimes en 1977, deux ans après la mort de Franco.