Le ministre du Travail a évoqué des accords avec certains pays voisins pour le rapatriement de leurs ressortissants, assurant que l'Algérie tolère la présence de migrants clandestins sur son sol "pour ne pas provoquer une crise humanitaire". Le ministre du Travail, de l'Emploi et de la Sécurité sociale, Mohamed El-Ghazi, a indiqué, hier, que le phénomène de l'immigration clandestine est mondial et que sa solution doit être trouvée dans le cadre des instances de l'ONU devant lesquelles le problème reste posé. Lors d'un point de presse tenu en marge de la 2e session du Comité technique spécialisé sur le développement social, le travail et l'emploi, au Palais des nations (Alger), M. El-Ghazi a, tout en réitérant la solidarité de l'Algérie avec les pays africains qui font face à des situations socioéconomiques particulièrement difficiles, fait état d'accords de l'Etat algérien avec certains pays voisins, notamment le Niger, pour le rapatriement de leurs ressortissants, mais aussi de la présence en nombre de ressortissants africains dans le Sud algérien, que l'Etat algérien tolère "pour ne pas provoquer une crise humanitaire". À une question sur le sujet, le ministre a indiqué, dans ce sens, que des migrants africains travaillent par "tacite acceptation" des personnes concernées et des employeurs dans des projets de construction et des travaux publics, notamment ceux qui accusent un déficit en matière de main-d'œuvre locale. S'agissant ensuite de la prise en charge sanitaire de ces ressortissants africains, la ministre de la Solidarité nationale, Mounia Meslem, a rappelé que "la santé est un droit humain pour les citoyens algériens ou immigrants, sans distinction". Mme Meslem a affirmé que "si, par le passé, l'Algérie était un pays de transit pour les immigrants clandestins, aujourd'hui, avec les mutations mondiales, il est un pays qui capte ces migrants et où ils se stabilisent". D'où, a-t-elle indiqué, la mise en place par l'Algérie, durant ces dernières années, d'un plan d'action spécial pour la prise la charge sanitaire et éducative des immigrants clandestins, notamment les catégories vulnérables, dont les enfants et les femmes. Elle a fait remarquer que le ministère de la Solidarité, en collaboration avec ceux de l'Education et de la Santé, a initié des actions dans ce sens, sur instruction du président de la République qui a insisté, lors de la promulgation de la loi portant protection de l'enfance, pour que cette protection "n'exclut aucun enfant sur le territoire national, y compris les enfants issus de l'immigration clandestine, tout autant que les enfants algériens". Et même les associations de la société civile qui activent sur le terrain ont été mises à contribution afin de sensibiliser les immigrants pour scolariser leurs enfants, a affirmé, en outre, la ministre. Dans sa déclaration préliminaire à cette 2e session du Comité technique spécialisé sur le développement social, le travail et l'emploi de l'UA, Mme Meslem a indiqué que l'objet de cette rencontre était de procéder à un échange d'expériences entre pays africains et que ce sera une occasion pour l'Algérie de faire connaître la sienne en matière de développement social. Elle a évoqué la mise en place d'un plan d'action gouvernemental qui adapte l'action sociale avec la nouvelle vision économique ayant pour objectif de préserver les acquis sociaux et d'améliorer le service social tout en y intégrant le développement social durable et la prise en charge des catégories vulnérables. Ayant pour thème "Investir dans l'emploi et la Sécurité sociale pour tirer pleinement parti du dividende démographique", la 2e session du Comité technique spécialisé dans le développement social, le travail et l'emploi sera officiellement ouverte, demain, par le Premier ministre Abdelmalek Sellal, en présence de 28 ministres et de nombreux invités. Amar R.