L'enquête a révélé que le suspect arrêté a commis une tentative d'enlèvement d'un autre enfant âgé de 7 ans, au même village Aït Anane, le 19 avril dernier. Le principal suspect dans l'affaire de l'enlèvement de l'écolier de 9 ans, Salim Mahdad, dans la commune d'Ath Zmenzer, à une quinzaine de kilomètres au sud de la ville de Tizi Ouzou, a été arrêté par la Gendarmerie nationale dans la journée même de la libération, avant-hier, dimanche, de cet enfant qui venait de passer quatre jours entre les mains de ses ravisseurs. Il s'agit, selon le procureur général près la cour de Tizi Ouzou, Lazizi Mohamed Tayeb, qui a animé, hier, une conférence de presse, d'un entrepreneur répondant aux initiales de Ch. A., âgé de 39 ans. "La motivation qui a conduit cet entrepreneur en charge de réalisation de logements sociaux à commettre cet acte est d'ordre financier", a expliqué le représentant du ministère de la Justice, expliquant que le suspect "était en difficultés financières". Revenant sur le film de l'enlèvement et de la libération de la victime, Mohamed Tayeb Lazizi a expliqué que dès lors que la brigade de gendarmerie a été informée, le jeudi 27 avril aux environs de 21h, de cet enlèvement, le plan contre les enlèvements a été immédiatement activé et tous les moyens humains, matériels et techniques ont été mobilisés pour les besoins des recherches et de surveillance à l'effet de retrouver l'enfant. "L'équipe cynotechnique dépêchée sur les lieux a vite localisé l'endroit de la disparition de l'enfant, mais jusqu'au 29 avril à 15h47, l'affaire était considérée comme étant une disparition, et à cette heure précise, la famille de la victime a reçu un appel avec un numéro masqué, un appel au cours duquel l'enfant a brièvement parlé à ses parents", a révélé le procureur général, expliquant qu'il était question que la famille soit contactée à nouveau vers 21h, mais en vain. "Des mesures techniques ont été alors prises avec la contribution de tous les opérateurs téléphoniques dans le but de localiser l'appel. Le lendemain, soit le 30 avril, un appel provenant d'un certain Kh. A. a accéléré la localisation du lieu de séquestration de l'enfant", a expliqué le procureur général, ajoutant que suite à cet appel reçu par la sûreté de la daïra de Beni Douala, la police s'est immédiatement rendue à cette habitation en construction où Kh. A. a signalé avoir entendu les pleurs d'un enfant. C'était au village Ichardiouène, avons-nous appris déjà la veille. "Les policiers ont ainsi récupéré l'enfant sain et sauf et contacté ses parents pour le récupérer au grand bonheur et au grand soulagement de de ces derniers et de la population", a poursuivi le même responsable de la justice qui n'était, à vrai dire, pas au bout de ses révélations, puisqu'il ne s'est pas contenté de revenir sur les circonstances de l'enlèvement de la victime, mais a encore révélé que les investigations menées dans le cadre de l'enquête ouverte concernant cette affaire ont fini par révéler une seconde affaire d'enlèvement commise par le même suspect, quelques jours auparavant, et dont a été victime un autre enfant, âgé de 7 ans, au même village Aït Anane le 19 avril dernier. "Il s'agit d'un écolier répondant aux initiales de Z. S. S., qui a été ligoté la bouche couverte à l'aide d'un ruban et qui a été mis dans une valise, puis dans un véhicule duquel il a réussi à s'enfuir miraculeusement avant qu'il ne soit récupéré par un camionneur qu'il l'a retrouvé par hasard sur sa route", a affirmé M. Lazizi, qui a précisé qu'une plainte a été déposée contre X. "Les deux enfants sont du même village et tous les deux fils d'émigrés", a-t-il indiqué, non sans ajouter que l'enquête se poursuit toujours pour tenter d'identifier d'éventuels complices du suspect principal. Tout au début de sa conférence, le procureur général a expliqué que s'il a fini par se résoudre à s'adresser à l'opinion publique, "c'est en raison de la gravité des faits et de leur cruauté qui n'ont pas manqué d'impacter les familles algériennes, en général, et celles de la région, en particulier". Samir LESLOUS