Les cités Gahdour-Tahar et Zeghdoudi-Slimane illustrent parfaitement cette déliquescence, avec en l'occurrence des déchets dans des terrains vagues, aires de jeux, squares, rues et abords des immeubles. Censée être une vitrine de la wilaya, la ville de Guelma périclite au fil des ans au grand dam de ses habitants qui évoluent dans un environnement néfaste qui influe négativement sur leur qualité de vie. Un octogénaire s'est rapproché de Liberté pour déverser sa colère et son ras-le-bol : "Je peux vous affirmer que la cote d'alerte est amplement franchie ! Nous assistons à la descente aux enfers de notre ville natale qui est devenue un dépotoir à ciel ouvert ! Que font les élus locaux qui sont grassement rétribués afin de remplir leur devoir envers leurs administrés ? Les squares, les aires de jeux, les cités, les quartiers, les boulevards, avenues et rues croulent sous des tonnes d'ordures hétéroclites et cela perdure sans susciter une réaction salvatrice ! Par pitié, transmettez fidèlement notre message car il est inadmissible de tolérer ce laisser-aller au XXIe siècle. Une tournée à travers les divers secteurs du chef-lieu de wilaya nous confirme ce malheureux constat citoyen. Les cités Gahdour-Tahar et Zeghdoudi-Slimane (ex-Champ de manœuvres) illustrent parfaitement cette déliquescence avec en l'occurrence des déchets permanents au niveau des terrains vagues, aires de jeux, squares, rues et abords des bâtiments collectifs. Une vieille dame nous confie : "En fin d'après-midi, des voisines et moi-même sortons de nos appartements et nous nous retrouvons dans cet espace repoussant qui abrite depuis des mois des tas de bouteilles vides, des sachets, des ordures ménagères, des ronces, des restes de repas, etc. Ce malheureux panorama nous démoralise et nous secoue car comment aspirer à une détente dans de telles conditions ? Nous jetons l'anathème sur nos élus locaux qui restent sourds à nos légitimes doléances et ils sont indignes de gérer Guelma qui était au cours des années 80 la ville la plus propre et la mieux éclairée d'Algérie !" Des témoignages analogues sont exprimés par les riverains des cités populaires de Aïn Defla (ex-Fougerolle), sur les hauteurs de la ville, car ce vaste quartier est livré à lui-même : des ordures hétéroclites jonchent le sol, des troupeaux de vaches se repaissent de ces déchets, des chiens errants déambulent dans les rues et les ronces et les herbes occupent tous les espaces ! La cité Bensouilah, mitoyenne du complexe industriel de l'Enasucre, est dans un état déplorable : rues et trottoirs défoncés, tas d'immondices et environnement lugubre. Ammi Lakhdar, un retraité de l'éducation nationale, est catastrophé par cette inertie de l'APC qui renie ses obligations qui consistent à offrir un cadre de vie sain et harmonieux aux citoyens. Visiblement excédé par cette démission de la municipalité, il affirme : "Où sont passées les brigades de balayeurs communaux qui, dans un passé récent, s'évertuaient à nettoyer les rues, les cités et les squares et qui disposaient seulement d'une brouette et d'un balai ? Ces bonnes habitudes ont mystérieusement disparu et c'est ce qui explique cette dérive impardonnable. De nombreux présidents d'APC avaient accompli un travail remarquable durant leurs mandats car ils se levaient à l'aube et sillonnaient tous les secteurs de la ville pour s'enquérir de visu du travail des éboueurs, des équipes de nettoiement et des balayeurs ! En dépit des énormes moyens humains, matériels et financiers dont elle dispose, l'actuelle APC est aux abonnés absents et cela n'honore aucunement son président !" Un sexagénaire qui assistait à cette discussion s'implique : "C'est honteux d'accepter cette démission de nos édiles qui préfèrent se pavaner dans les véhicules de service et faire la sourde oreille à nos appels ! Je dois recevoir un couple d'amis d'outre-Méditerranée qui doit effectuer un séjour d'une dizaine de jours à Guelma et j'appréhende leur réaction face à cette gabegie écologique."