Par cette action, les villageois comptent faire entendre leur voix devant le laxisme des autorités qui tardent à prendre en charge leurs préoccupations maintes fois soulevées, selon eux. Aussi interpellent-ils directement le wali. Les habitants du village El-Fedj, dans la commune d'El-Euch, à une trentaine de kilomètres du chef-lieu de la wilaya de Bordj Bou-Arréridj, ont organisé un sit-in sur la placette du village. Par cette action, les villageois comptent faire entendre leur voix devant "le laxisme des autorités qui tardent à prendre en charge leurs préoccupations maintes fois soulevées", selon eux. Aussi, interpellent-ils directement le wali. De par son nombre conséquent d'habitants, ce village est l'un des plus grands dans la commune. Pourtant, il souffre encore de nombreuses lacunes. L'eau potable, cette matière vitale, est "un luxe dont nous rêvons encore aujourd'hui", affirme un des habitants rencontré sur la place. En effet, le réseau de l'AEP du village a été réalisé en 1986, mais seulement une petite partie d'El-Fedj est alimentée en eau potable. Certains habitants réclament la réfection du réseau de distribution, d'autres aspirent encore à voir l'eau couler dans les robinets. "Nous continuons, comme à d'autres époques révolues, à puiser l'eau dans les puits ou à l'acheter à des prix exorbitants", nous dira un homme âgé. Par ailleurs, alors que le projet de gaz naturel dans la commune a atteint les 80%, leur village n'en bénéficie pas. Les habitants que nous avons rencontrés signalent également que l'éclairage public réalisé depuis seulement deux ans ne fonctionne plus. "Pendant la nuit notamment, nous sommes tenus cloîtrés dans nos maisons. Nous ne pouvons même plus nous rendre chez les voisins", dira un autre habitant. Quant aux jeunes du village, ils vivent le calvaire. "Ici, comme ailleurs, le chômage tue !", dira Allaoua, un jeune diplômé et chômeur. Aucune structure sportive ou culturelle n'existe au village. L'autre point noir que les habitants de ce hameau ont soulevé est celui de la cimenterie de Hammam Dalaâ (dans la wilaya de M'sila) et des carrières d'agrégats qui entourent le village. Les habitants du village et autres défenseurs de l'environnement relèvent que certaines de ces entreprises, très courtisées, bénéficient toujours de tous les égards, même au mépris des intérêts incontournables, à savoir se prémunir contre tous risques compromettants. Dans ces carrières, les travaux miniers qui se font à ciel ouvert sont basés sur les rochers naturels extraits du sol et traités par différents procédés. Des quantités importantes de poussières s'en dégagent qui, sans être forcément toxiques, peuvent néanmoins engendrer des effets nocifs sur l'environnement et la santé publique. "À elles seules, les poussières présentent un facteur provoquant et favorisant les maladies respiratoires, et bien d'autres", dira un jeune villageois. On nous apprend que malgré les moults doléances et requêtes déposées par des citoyens, dès la mise en service de cette machine dévastatrice (la cimenterie de Hammam Dalâa dans la wilaya de M'sila qui jouxte leur village), auprès des autorités concernées pour trouver une solution, rien n'a été fait. Les citoyens rencontrés regrettent qu'il n'a pas été jugé utile de dépêcher sur les lieux une équipe pour constater les désagréments que pourrait alors causer, lentement mais sûrement, une telle situation. Chabane BOUARISSA