Rien ne va plus au sein du syndicat des travailleurs d'Algérie Télécom, affilié à la Fédération nationale des travailleurs de la poste et des télécommunications de l'UGTA. En effet, la majorité du conseil national du syndicat retire sa confiance au secrétaire général, Mustapha Oukal, et au président du comité de participation (CP), Karim Bouaziz. Les deux responsables sont déclarés "persona non grata" également par par la fédération nationale qui devra accueillir aujourd'hui les syndicalistes frondeurs réclamant le retrait de confiance à M. Oukal voté par "40 membres sur les 55 que compte le CN". La fédération avait suspendu depuis le 18 septembre dernier 11 membres du syndicat, dont M. Oukal. Le mandat de M. Bouaziz à la tête du CP arrive à expiration le 14 juillet prochain. En attendant, les deux responsables syndicaux ont été empêchés d'accéder à la conférence de presse qu'ils avaient convoquée pour, hier, initialement au siège de l'entreprise, avant d'être reprogrammée à l'hôtel privé Soltane, à Hussein-Dey. Mais c'était sans compter sur la détermination des membres du conseil national qui s'y sont également déplacés. Sur place, ils seront empêchés par la police d'accéder à la salle de la conférence. Lors de la conférence de presse, M. Bouaziz a brandi un rapport de l'IGF, selon lequel des "transferts illégaux" d'argent des œuvres sociales vers des mutuelles étaient effectués ces dernières années. Il ne dira pas qui serait derrière ces transferts. M. Bouaziz évite habilement d'accuser une quelconque partie. Il se contente de rappeler que la passation de consignes entre lui et son prédécesseur n'a pas été effectuée à ce jour depuis son installation à la tête du CP. Evoquant sa suspension avec 10 autres membres par la fédération, M. Bouaziz accuse clairement le fédéral, Mohamed Tchoukal. Il dit s'en remettre à Abdelmadjid Sidi-Saïd et aux autorités. Si l'UGTA venait à entériner le retrait de confiance à M. Oukal, lors de la rencontre prévue aujourd'hui au siège de la Centrale syndicale, M. Bouaziz se retrouvera toutefois, isolé. Farid Abdeladim