Le rapport de la Cnuced évoque la nouvelle loi sur l'investissement qui offre "des incitations fiscales". Après un désinvestissement de 587 millions de dollars enregistré en 2015, l'Algérie a attiré 1,5 milliard de dollars d'investissements directs étrangers (IDE) en 2016 grâce "à l'amélioration de la politique d'investissement et la relance de production pétrolière", relève la Conférence des Nations unies sur le commerce et le développement (Cnuced) qui a publié, hier, son rapport sur l'investissement dans le monde. Le rapport de la Cnuced évoque la nouvelle loi sur l'investissement qui offre "des incitations fiscales". Depuis 2013, l'Algérie enregistre une baisse de flux entrant d'IDE. De 1,684 milliard de dollars captés en 2013, les IDE ont baissé à 1,507 milliard de dollars en 2014. Par la suite, les flux d'IDE en Algérie se sont effondrés, passant d'un investissement étranger net de 1,5 milliard de dollars en 2014 à un désinvestissement de 587 millions de dollars en 2015. Cependant, le rapport de la Cnuced fait état d'une progression du stock d'IDE entrant, qui représente le total des investissements directs étrangers captés par l'Algérie, passant de 3,39 milliards de dollars en 2000 à 27,778 milliards de dollars en 2016. Selon le rapport, les flux d'investissement étranger direct à destination de l'Afrique ont continué de reculer en 2016 pour s'établir à 59 milliards de dollars (-3%). Cinq pays (l'Angola, l'Egypte, l'Ethiopie, le Ghana et le Nigeria) totalisent à eux seuls 57% des IDE. "La vigueur de l'IDE en Egypte a continué de tirer vers le haut les flux à destination de l'Afrique du Nord, en hausse de 11% à 14,5 milliards de dollars", note le rapport. Les flux à destination de l'Egypte, en hausse de 17% à 8,1 milliards de dollars, ont surtout été stimulés par la découverte de réserves de gaz par des entreprises étrangères. Au Maroc, les rentrées d'IDE ont reculé de 29% à 2,3 milliards de dollars, la crise économique en Europe a impacté négativement les exportations marocaines. Si les principaux investisseurs en Afrique restent les multinationales des pays développés, les investisseurs des pays en développement (tels que l'Afrique du Sud, la Chine et l'Inde) sont de plus en plus actifs. Les flux d'IDE à destination de l'Afrique devraient progresser durant l'année en cours pour atteindre environ 65 milliards de dollars compte tenu de la hausse contenue des prix du pétrole et d'une amélioration possible de l'IDE hors pétrole, prévoit la Cnuced. L'intégration régionale croissante devrait aider l'Afrique à se faire davantage de place dans la concurrence mondiale et à susciter des flux plus importants d'IDE. D'une manière générale, l'investissement étranger direct mondial devrait progresser de 5% pour atteindre 1 800 milliards de dollars en 2017, après avoir enregistré un léger repli (2%) en 2016, pour s'établir à 1 750 milliards de dollars. Ces projections optimistes s'expliquent par des perspectives de croissance économique plus forte dans les principales régions, une reprise de la croissance des échanges commerciaux et un rétablissement des bénéfices des entreprises. Le rapport de la Cnuced montre qu'en 2016, les Etats-Unis sont restés le premier pays d'accueil des IDE avec 391 milliards de dollars (soit une progression de 12% sur un an), suivis par le Royaume-Uni de Grande-Bretagne et d'Irlande du Nord qui est passé directement de la quatorzième à la deuxième place avec 254 milliards de dollars sous l'effet d'importantes opérations de fusions-acquisitions transfrontières. La Chine occupait la troisième place avec 134 milliards de dollars — une légère baisse de 1% par rapport à 2015. Les flux vers les pays en développement en particulier ont été durement touchés selon le rapport. Ils ont reculé de 14% pour s'établir à 646 milliards de dollars. Meziane Rabhi