Les flux d'IDE vers l'Afrique ont reculé à 54 milliards de dollars en 2015, soit une baisse de 7% par rapport à l'année précédente. La Conférence des Nations unies sur le commerce et le développement (Cnuced) a publié, avant-hier, son rapport sur l'investissement dans le monde. Pour l'Algérie, le rapport relève une baisse des entrées des investissements directes étrangers en 2015 par rapport à l'année 2014. De 1,5 milliard de dollars d'IDE entrants en 2014, l'Algérie est passée à -587 millions de dollars en 2015. L'Algérie avait reçu 1,693 milliard de dollars en 2013. Selon le document de la Cnuced, le stock d'IDE entrants, qui représente le cumul des investissements directs étrangers captés par l'Algérie, a nettement progressé en 15 ans, pour atteindre 26,2 milliards de dollars en 2015. Il était estimé à 3,379 milliards en 2000 et à 19,54 milliards de dollars en 2010. Le stock d'IDE sortants s'est chiffré à 1,8 milliard dollars à fin 2015 contre 1,5 milliard dollars en 2010 représentant principalement des investissements du groupe Sonatrach à l'étranger, précise la Cnuced. Le groupe Sonatrach détient des participations en Europe, ainsi que dans plusieurs pays africains comme le Mali, le Niger, la Libye et l'Egypte, rappelle la Cnuced qui s'attend à une hausse des flux d'investissements à destination de l'Algérie avec la cession d'actions dans 20 champs pétroliers et gaziers envisagée par Sonatrach. Le document consacre un encadré sur le processus d'approbation des investissements directs étrangers en Algérie, en s'appuyant sur l'ordonnance n°2001-03. Dans le monde, les investissements sont restés dynamiques. Selon le rapport annuel de la Cnuced, ils ont progressé de 38% à 1 762 milliards de dollars grâce, principalement, aux opérations de fusions-acquisitions, lesquelles ont bondi de 67% à plus de 700 milliards de dollars. Les flux d'IDE vers l'Afrique ont reculé à 54 milliards de dollars en 2015, soit une baisse de 7% par rapport à l'année précédente. Une reprise de l'investissement en Afrique du Nord a été plus que compensée par la diminution des flux vers l'Afrique sub-saharienne, en particulier en Afrique occidentale et centrale. La faiblesse des prix des produits de base a poussé vers le bas les entrées d'IDE dans les économies basées sur les ressources naturelles. Le rebond en Afrique du Nord a été porté principalement par l'Egypte, qui a reçu 6,9 milliards de dollars en investissements directs étrangers l'an dernier, en hausse de +49,3%, et par la Libye où ils ont atteint 726 millions de dollars en 2015 contre à peine 50 millions en 2014. Les IDE au Maroc ont baissé de 400 millions de dollars en 2015. Mais les flux sont restés importants. Le Maroc a drainé 3,2 milliards dollars. Les IDE attirés proviennent essentiellement de l'industrie automobile, en particulier de France. Le rapport prévoit qu'en 2016, les flux d'IED vers l'Afrique devraient revenir à une trajectoire de croissance positive grâce aux mesures de libéralisation et de privatisation des entreprises d'Etat annoncées. La plus forte hausse des investissements potentiels est attendue dans les économies de la région Afrique du Nord, notamment en Egypte et au Maroc, estime la Cnuced. Le rapport soutient que la libéralisation des régimes d'investissement et la privatisation des actifs des produits de base appartenant à l'Etat devraient booster les entrées d'IDE. "En Algérie, par exemple, Sonatrach SPA a l'intention de vendre sa participation dans 20 champs de pétrole et de gaz", indique le rapport de la Cnuced. Meziane Rabhi