Le comité de village de Wizgan, dans la commune de Bouzeguène, 60 kilomètres à l'est de Tizi Ouzou, vient de monter au créneau pour réclamer sa part de développement. En effet dans une lettre adressée au wali de Tizi Ouzou, et dont nous détenons une copie, le comité de village de Wizgan, qui compte plus de 4 000 âmes, s'insurge contre le black-out total sur les engagements pris par les autorités locales et de surcroît consignés dans un procès-verbal rédigé à l'issue d'une réunion-marathon qui s'est tenue le 19 septembre 2016, au siège de la daïra de Bouzeguène. Cette réunion de crise a eu lieu, rappelons-le, le jour où les villageois avaient occupé les sièges de l'APC et de la daïra pour protester contre l'absence de répondant à leurs revendications légitimes. Dans leur requête, le comité de village s'insurge contre ce qu'il qualifie d'"absence réelle de volonté de la part des autorités dans le respect de leurs engagements et par l'opacité qui caractérise la gestion de l'amélioration urbaine qui concerne proportionnellement notre village qui constitue en réalité la moitié du chef-lieu. Par cette lettre nous vous interpellons et vous sollicitons d'user de votre pouvoir pour nous rétablir dans nos droits légitimes et mettre un terme à notre longue attente qui perdure depuis l'année 2010", lit-on dans la requête. Les responsables du village rappellent que de nombreux édifices publics du chef-lieu communal ont été érigés sur des terrains du village sans même être indemnisés. De plus, tous les rejets des canaux d'assainissement, à l'air libre, d'une dizaine de villages ont pour point de chute un cours d'eau qui traverse le village avec toutes les conséquences environnementales et sanitaires qui en découlent. Les représentants du village de Wizgan se considèrent comme des "laissés-pour-compte, exclus des projets de développement", tout en rappelant les contributions des habitants pour réaliser de nombreux projets avec les moyens propres du village. Ils citent, entre autres, l'aménagement de deux cimetières pour un montant de 800 millions de centimes, la réalisation d'une décharge publique qui a coûté 500 millions de centimes et la rénovation des routes du village dégradées après les travaux d'alimentation en gaz naturel pour un montant de 1,5 milliard de centimes. Pour conclure, le comité de village appelle le wali "à prendre ses responsabilités pour rétablir la confiance entre l'administration et ses administrés". Pour cela, les villageois exigent, sans délai, "la relance des programmes inscrits, entre autres le démarrage des travaux dans le cadre de l'amélioration urbaine (dallage et revêtement), l'inscription immédiate de l'extension de l'assainissement du village en plus de la prise en charge des rejets des eaux usées des autres villages de la commune, l'inscription urgente d'une cantine scolaire pour l'école du village qui est l'unique école de la commune à ne pas en disposer et enfin le démarrage des travaux de sablage de la piste menant au stade et à la décharge publique". Kamel Nath Oukaci