La rue de l'ALN a été le théâtre de violents affrontements, avant-hier, quelque temps avant la rupture du jeûne, entre des retraités et des invalides de l'armée et les éléments des forces de l'ordre, déployés pour faire face à la manifestation tenue devant le siège de la wilaya de Sétif. Les manifestants ont investi la rue, nous apprend-on, pour dénoncer l'arrestation, par la gendarmerie, du leader du mouvement des militaires retraités, au niveau de la station-service des Babors à la sortie ouest de la ville. Ce dernier se rendait à Boumerdès pour répondre à une convocation de la gendarmerie. Les événements ont vite évolué lorsque des dizaines de personnes se sont regroupées devant la gare routière pour se diriger par la suite vers le centre-ville de Sétif. Le renfort du service d'ordre de la cinquième unité d'intervention anti-émeutes était déjà sur place. Selon des témoins oculaires, pour disperser les manifestants, les services de sécurité ont utilisé des gaz lacrymogènes et des balles en caoutchouc. Les manifestants ont riposté par des jets de pierres tout au long de la rue du 8-Mai-1945 et du 1er-Novembre. Plusieurs ambulances ont été mobilisées pour évacuer les blessés des deux camps. Dans la soirée, le renfort était toujours présent devant le siège de la wilaya et de la direction de sûreté. La tension était très tendue. Cependant, tard dans la nuit, les anciens militaires, qui ont appris la libération de leur leader, ont organisé une opération "escargot". Des dizaines de voitures ont défilé à travers plusieurs artères de la ville pour exprimer leur soulagement. Il est à rappeler que le mouvement des retraités de l'armée réclame, notamment, une revalorisation des pensions de retraite et une prise en charge médicale. F. Senoussaoui