Dans une déclaration à Liberté, le président déchu de la Fédération algérienne de boxe, Mohamed Nehassia s'est dit ne pas être étonné par la suspension de l'entraîneur national, Brahim Bedjaoui. "C'est à cause de Bedjaoui que j'ai été suspendu de la FAB. En effet, l'affaire remonte aux derniers Jeux islamiques qui se sont déroulés à Bakou en Azerbaïdjan, ce même Bedjaoui avait pronostiqué trois médailles sans couleur, or nous avons décroché une seule médaille de bronze avec une piètre quatrième place, c'est très maigre comme résultat. Malgré ces résultats en deçà des prévisions, Bedjaoui a fait un scandale à Bakou avec le superviseur, M. Bessalam et les organisateurs. Il m'accuse après tout ça d'être complice d'un complot pour saboter l'équipe nationale à Bakou. Supposons que j'aie ce pouvoir, j'aurai pu le mettre en avant pour le bien de l'équipe nationale afin de récolter plus de médailles et non pas pour la casser. Je n'ai jamais rencontré de ma vie un président de fédération qui complote contre son équipe nationale, c'est inadmissible. Ce même entraîneur (ndlr ; Bedjaoui) a été suspendu récemment par l'AIBA pour ses réactions à Bakou. C'est la justice divine, avant cette sanction et juste après les Jeux islamiques, j'ai décidé de mettre fin aux fonctions de Bedjaoui, d'ailleurs, j'ai fait une décision de fin de fonctions envoyée, signée et accusée par le ministère, mais je n'ai pas eu de réponse, hélas", souligne Nehassia. Le président de la FAB déchu a tenu à expliquer comment il a été suspendu de la fédération de boxe par le MJS. "Bedjaoui a pris avec lui une équipe militaire à Bakou, alors qu'il a laissé une autre équipe ici pour préparer le championnat d'Afrique des nations comme la date de cette compétition continentale était trop rapprochée avec les Jeux islamiques, avant qu'elle ne soit décalée de deux semaines. L'autre bévue de Bedjaoui est d'avoir incité cinq pugilistes de l'équipe qui est restée à Alger de quitter le stage, le ministère est resté indifférent devant un tel agissement. Le bureau fédéral a réhabilité les anciens athlètes comme Flissi et Benchabla qui ont refusé de travailler avec Bedjaoui et ils m'ont imputé ensuite la responsabilité tout seul or le P-V a été signé par les membres du bureau fédéral, j'ai le double des documents. Après tout ce qui est arrivé, Bedjaoui relate de fausses informations au directeur des sports, M. Djebab, ce dernier rencontre le ministre de la Jeunesse et des Sports, et il lui dit qu'il y a deux équipes nationale avec deux staffs différents, or c'est faux, nous avons pris avec nous l'équipe militaire à Bakou et laissé l'équipe A à Alger pour se préparer au championnat d'Afrique du Congo-Brazzaville qualificatif au championnat du monde. Le ministre est mal informé, je partirai plus loin dans mes propos en disant que le ministre est entouré de gens incompétents, M. Nehassia était leur cible préférée pour m'incomber une soit-disant mauvaise gestion de la FAB. Le MJS a déclaré à travers la télévision qu'il existe deux équipes nationales et c'est inadmissible, donc c'est la raison pour laquelle j'ai été démis de mes fonctions, je répondrai à monsieur le ministre qu'effectivement il y a deux équipes nationales mais pour deux échéances différentes, et que l'équipe qui a pris part aux Jeux islamiques et l'équipe militaire", explique le président déchu. D'autre part, Mohamed Nehassia se sentant lésé dans cette affaire a sollicité le TAS de Lausanne pour faire valoir ses droits. "J'ai saisi le TAS de Lausanne, juste après la décision de mon éviction du poste de président de la FAB par le MJS. Une fois que j'ai eu cette décision, j'ai décidé de suite d'agir. Pour moi c'est une décision illogique de me suspendre après deux mois seulement de mon installation à la tête de la FAB. Il ne faut pas oublier que j'ai été élu par les membres de l'assemblée générale à l'unanimité. La décision de me suspendre n'est pas fondée. En effet, l'article 217 stipule qu'un ministre peut suspendre provisoirement un président de fédération quand il y a une faute grave ou quand il s'agit de détournement ou un truc grave, avec l'avis du Comité olympique algérien et du Conseil national, or moi je n'ai rien fait de cela. Comment expliquez-vous qu'on me suspende alors que je n'ai géré la Fédération algérienne de boxe que durant deux petits mois", indique Nehassia et de poursuivre : "Dans le monde entier, nous ne pouvons pas juger un responsable après deux mois, ce n'est pas normal. C'est une décision à tort. Après une telle décision, comme je vous ai informé, j'étais obligé de réagir. Je suis une personne élue d'une manière démocratique, normalement le retrait de confiance revient aux membres de l'assemblée générale et non pas à la tutelle. Je suis désolé, ce n'est pas au ministre de prendre cette décision. Je sais pourquoi ils ont agi de la sorte, il y a une mafia et j'ai voulu opérer des changements au sein de la fédération de boxe», indique le président déchu. S. M.