Après avoir réclamé publiquement la tenue d'une assemblée générale et l'ouverture du capital social, les actionnaires de la société sportive par actions qui gèrent l'équipe professionnelle du Mouloudia d'Oran se sont dérobés, lundi soir, fuyant leurs responsabilités et boudant cette session de travail. Tout Oran savait pourtant depuis presque 15 jours que cette AG était programmée au Royal Hôtel. Mais aucun des signataires du fameux communiqué publié le 22 mai dernier n'a daigné se présenter ou, au minimum, désigner un représentant, pour prendre part aux travaux. Youssef Djebbari, Tayeb Mehiaoui, Habib Benmimoun, les frères Chorfi Kheiredine, Samir et Amine, Nacereddine Bessedjrari, Larbi Abdelilah, Fethi Fortas, Abdallah Kechra et Mokhtar Mimoun ont, en effet, boudé cette AG, ce qui a été perçu par les proches du club comme un manque de respect flagrant au MCO et à ses supporters. Pourtant, tous les signataires du communiqué du 22 mai, qui réclamaient la tenue d'une AG dans l'urgence et l'ouverture du capital, tous ces membres se sont incompréhensiblement rétractés, imitant leur compère Hafid Belabbès qui avait averti, voilà une semaine, de son "forfait". "Je n'y assisterai pas. Il n'en est pas question. Et croyez-moi, rien ne me fera changer d'avis. J'ai annoncé mon retrait des affaires mouloudéennes par écrit officiel aux autorités locales le 1er août dernier. De ce fait, je considère que je n'ai plus rien à voir avec la société sportive par actions qui gère l'équipe professionnelle du MCO. J'attends avec impatience l'ouverture du capital pour pouvoir vendre mes actions ou même les céder gratuitement pour quitter définitivement cette SSPA-MCO", affirmait-il dans ces mêmes colonnes la semaine dernière. Forcément déçu par cette dérobade, le président Belhadj Ahmed a, pour sa part, ironisé sur cette fuite collective : "Comme vous pouvez le constater, ils se sont donné le mot pour ne pas venir, prenant en otage le MCO alors qu'ils savent pertinemment que je suis venu à cette AG qu'ils ont réclamée pour présenter ma démission. Ils fuient leurs responsabilités. Je les exhorte, toutefois, à continuer à manigancer ensemble pour trouver un président. Peut-être attendent-ils la veille de l'Aïd pour venir avec les poches pleines d'argent." À l'inverse des actionnaires-fantômes, une centaine de supporters a marqué sa présence devant l'entrée de l'hôtel que le président Baba a eu toutes les peines du monde à quitter, car encerclé par ces ultras qui l'ont supplié de renoncer à sa démission. Attentif aux doléances de cette partie du public, Baba a conditionné la poursuite de sa mission à la tête du MCO par "une sérieuse assistance financière des autorités locales qui doivent, en parallèle, intervenir pour mettre fin à ces perturbations et à ces problèmes, qu'on cesse de me me mettre, à chaque fois, les bâtons dans les roues". C'est la première fois depuis l'annonce de son départ "irrévocable" que le président-démissionnaire ouvre une brèche pour insinuer qu'il pourrait changer d'avis. Rachid BELARBI