Des femmes de ménage exerçant au niveau des écoles, des cantines scolaires et des différentes annexes de l'APC d'Idjeur, dans la daïra de Bouzeguène, ont procédé, avant-hier, à la fermeture pour une durée illimitée du siège de l'APC pour dénoncer ce qu'elles considèrent comme du mépris à leur encontre. Ces dames exerçaient comme femmes de ménage dans des conditions difficiles, matin et soir, pour une indemnité ne dépassant pas les 5 000 DA. Recrutées dans le cadre du dispositif d'activité d'insertion social (DAIS) du filet social, ces mères de familles, dont la plupart sont divorcées avec des enfants à charge, éprouvent les pires difficultés pour subvenir aux besoins de leurs familles. Il y a quelques jours, elles ont reçu des décisions de fin de contrat, et ce, dès la fin de ce mois de juin, ce qui constitue un véritable drame pour elles. "Il est inadmissible de se retrouver aussi facilement dans la rue sans aucune indemnité, ni retraite après 17 ans d'activité. Quel pays au monde peut faire ainsi à des employées qui sont, en plus, sous payées, méprisées par la société et victimes, du jour au lendemain, d'un licenciement abusif ? À chaque début de contrat, on nous faisait miroiter une éventuelle intégration, synonyme de stabilité et de salaire plus ou moins décent, mais il n'en fut rien. Nous avons préféré travailler avec des indemnités misérables que de mendier dans la rue car nous avons choisi la dignité pour ne pas ternir l'image de nos familles", nous raconte, en pleurs, une femme, recrutée en 2001. C'est le même état d'esprit pour toutes les autres femmes. Toutes ces femmes, environ une trentaine au total, ont occupé le siège de leur APC et exigent que leur cas soit réexaminé par les responsables. Elles réclament de nouveaux contrats et surtout une intégration pour espérer un meilleur sort, un salaire décent et une retraite tout à fait méritée. Elles ont acquis une expérience qui oscille entre 8 et 17 années d'activité et d'aucuns n'ignorent pas les conditions socioprofessionnelles exécrables dans lesquelles elles ont toujours travaillé. Contacté par Liberté, Azouaou Belli, président de l'APC d'Idjeur, s'est déclaré solidaire du mouvement de ces femmes qui ont beaucoup apporté pour l'entretien des écoles primaires de la commune. Il lance un appel d'urgence à la ministre de la Solidarité nationale, de la Famille et de la Condition féminine pour renouveler les contrats, car avec le départ forcé de tout ce personnel d'entretien, les établissements scolaires de la commune se retrouveront dans des conditions d'hygiène insupportables. K. N. OUKACI