Les clients spoliés d'El Khalifa se sont déclarés “abasourdis” par les propos du président de la république tenus lors de son dernier déplacement en France. “Alors que nous avons déployé des efforts considérables pour exhorter les victimes à faire preuve de patience, suite à l'engagement solennel du premier magistrat à rembourser les victimes d'une escroquerie où les institutions de l'état ont grossièrement failli à leur mission de contrôle et de protection des biens et des personnes, voilà qu'il “botte en touche” et qu'il demande aux victimes de recourir à la justice”, note le collectif dans un communiqué signé par son président Omar Abed. “Si cette autre institution de l'état algérien remplit sa mission avec le même “sérieux” que la Banque d'Algérie et le ministère des finances, c'en est fait des citoyens qui n'ont commis que le crime de croire en les discours officiels sur l'ouverture économique et en la fiabilité des institutions du pays”, a-t-il ajouté. “Le collectif estime, par ailleurs, que le président ne pourra pas mener à bien son projet de concorde nationale en laissant sur le bas-côté de la route des centaines de milliers d'Algériens qui ont cru en sa parole (…)”. Le président Abdelaziz Bouteflika avait conseillé, mardi dernier, au sortir de l'Elysée aux épargnants floués par la banque El Khalifa de “s'adresser à la justice”, en faisant valoir le statut privé de cet établissement financier. “Il est tout à fait clair qu'El Khalifa Bank était une banque privée et que quiconque a un sou dans cette banque doit s'adresser à la justice”, avait déclaré le président de la république. Estimés à plusieurs milliers, les clients spoliés d'El Khalifa Bank n'ont perçu jusque-là que 600 000 da chacun, remboursement ordonné par les pouvoirs publics. K. K.