- Sur 65% d'accroissement des dépenses données par Redjimi, Benachenhou oppose le taux de 100% - Le ministre de la Santé/personname / affirme que le projet de contractualisation est en bonne voie. Le grand argentier du pays réplique : “Nous ne sommes pas prêts”, en évoquant les dysfonctionnements entre la Sécurité/personname / sociale et le système de santé. À l'hôtel Hilton, hier, lors de la conférence euroméditerranéenne sur le financement de la santé et le développement économique (Euromed 2005), le défilé des ministres n'a pas respecté l'ordre protocolaire. Chaque intervention a intéressé l'assistance au plus haut point, mais celle de Abdelatif Benachenhou, ministre des Finances, s'est distinguée du lot par son caractère critique. C'est le moins que l'on puisse dire lorsque le grand argentier du pays n'hésite pas à contredire publiquement les propos de Mourad Redjimi, ministre de la Santé dans le même gouvernement, concernant la hausse des dépenses de la santé qui est, selon lui, de l'ordre de 65%. “Une comparaison des dépenses du secteur de la santé, entre 1999 et 2005, fait ressortir un accroissement de 100%” , dira-t-il, expliquant que le problème actuel du secteur de la santé ne se pose pas en termes de moyens, mais d'efforts qui semblent difficile à évaluer. M. Benachenhou ne lésine pas sur les mots non plus en abordant la question de la contractualisation, point très sensible dans les réformes, et n'ira pas par quatre chemins pour affirmer que “nous ne sommes pas encore prêts”, sous-entendant que, jusque-là, il y a eu beaucoup plus de discours que de véritables actions concrètes. “Beaucoup reste à faire”, nuance-t-il toutefois en passant à un autre volet de la santé tout aussi sensible, la Sécurité sociale. À ce propos, il fera ressortir le dysfonctionnement qui existe entre le système de la santé et la Sécurité sociale et pointera un doigt accusateur vers la Cnas qui n'inclut pas dans son conseil d'administration un représentant de son département. “Le système algérien des assurances ne possède pas beaucoup de produits pour répondre aux besoins des soins”, a déclaré le ministre des Finances en appelant à la formalisation de la relation entre les secteurs public et privé. Mourad Redjimi, ministre de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière, n'a pas nié, pour sa part, que le système de santé, tel qu'il se présentait au début des années 90, avait perdu de son efficacité et de sa performance. Il s'agit, selon le ministre, de l'inadaptation de son organisation, tant au niveau de sa gestion que des modalités de son financement, aux mutations que connaît le pays. D'où d'ailleurs la nécessité de recourir aux réformes qui ont donné naissance, entre autres, à la contractualisation qui a débuté en 2005. Sur cette question, M. Redjimi n'en démord pas : “Il ne s'agit nullement de la suppression de la gratuité des soins qui reste un acquis, mais plutôt d'une nouvelle formulation de cette gratuité.” En d'autres termes, les salariés, tout autant que les démunis, continueront à bénéficier de la gratuité des soins. Pour les premiers par le biais de leurs entreprises respectives qui payent l'assurance, même si la sécurité ne supporte qu'une couverture à hauteur de 80%, et pour les seconds par le biais du ministère de la Solidarité qui les prend en charge. Un moyen, par ailleurs, d'obliger les non-assurés de se déclarer à la Casnos. M. Redjimi reconnaît aussi que le chemin de la réforme n'est pas aisé et que pour le moment, il s'agit de développer un système d'information efficient, car la finalité pour le premier responsable de la santé est d'assurer l'accès aux soins pour tous et de manière équitable à travers une gestion optimale. N. S.