Il existe des niches d'impôts beaucoup plus importantes et qui représentent 30 à 40 fois le volume des impôts payés par les petits salaires. Les bas revenus (salaires) seront exonérés d'impôts. L'option a été déclinée par le Premier ministre à l'issue du vote du plan d'action du gouvernement par l'Assemblée populaire nationale. Abdelmadjid Tebboune a indiqué que le gouvernement lancera ainsi une réflexion portant sur l'exonération des faibles revenus des impôts, mais aussi sur l'instauration de nouvelles taxes et impôts qui devraient être imposés sur les fortunes, a indiqué le Premier ministre. Selon le Premier ministre "les citoyens qui sont payés à l'heure, à la journée ou ceux ayant des salaires qui n'atteignent pas les 30 000 à 35 000 DA paient leurs impôts, mais leur contribution au budget de l'Etat demeure infime", ajoutant qu'il existe des niches d'impôts beaucoup plus importantes et qui représentent 30 à 40 fois le volume des impôts payés par les petits salaires. Les déclarations du Premier ministre sonnent comme un aveu de l'incohérence des recouvrements fiscaux dans la mesure où la fiscalité s'appuie sur les retenues à la source, notamment, l'IRG sur salaire, alors que le patrimoine est rarement taxé, car ne représentant qu'une partie infime du total des impôts recouvrés. "De ce fait, le gouvernement va essayer de voir comment exonérer une partie de cette franche des faibles revenus des impôts et aller vers d'autres impôts et taxes plus importants", a souligné le Premier ministre. et d'ajouter : "Il s'agit d'une "conviction" et qu'il était temps pour que les fortunes apprennent à payer les impôts", et c'est aux spécialistes des impôts et ceux du ministère de la Solidarité nationale de définir et fixer le taux des taxes et impôts prévus. C'est un juste retour des choses. En effet, l'Algérie fait partie des rares pays au monde où le salarié paye plus d'impôts qu'un commerçant ou un patron. Le Premier ministre donne l'impression de vouloir rétablir les équilibres et l'équité face à l'impôt. C'est pour cela qu'il réactive la piste de l'impôt sur la fortune. Puisque c'est de cela qu'il s'agit. Etablir un impôt sur les fortunes, apparemment, est une formule bien trouvée pour engranger quelques dizaines de milliards de dinars surtout que les années à venir seront marquées par une forte rigueur budgétaire induite par la chute des prix du baril. Reste qu'un impôt sur la fortune, il ne suffit pas de le décréter pour qu'il soit en vigueur. D'abord, il faut que cet impôt soit accepté par ceux mêmes qui sont censés l'adopter. Sans présager de ce que sera cette nouvelle législature, les précédentes nous ont appris que les députés rechignent à s'acquitter même de la déclaration de patrimoine, pourtant imposée par les textes. Par ailleurs, mettre en place un impôt sur la fortune suggère que les autorités disposent d'une échelle d'évaluation exacte de ce qui serait une grosse fortune. En Algérie, les fortunes échappent à toute forme de contrôle et d'imposition. Sur un autre sujet, Abdelmadjid Tebboune a pointé du doigt certains investisseurs qui ont bénéficié des aides de l'Etat à travers les crédits bancaires, mais dont les résultats sont en deçà des attentes. Le Premier ministre a fait remarquer, à ce titre, que l'Etat avait exonéré plusieurs projets d'investissement de taxes et d'impôts, mais il n'y a jamais eu un retour sur investissement, en dépit du lancement et l'entrée en production de ces projets. Partant de là, le Premier ministre estime qu'il était temps (...) pour que l'Etat revendique ses droits en matière de taxes et impôts. Saïd Smati