À l'Ouest : canicule, morosité et villes désertes Cloîtrés du matin au soir entre les murs de leurs appartements surchauffés ou dans des administrations, ne sortant qu'en cas de nécessité absolue, les citoyens souffrent le martyre faute de lieux de détente et d'espaces verts. "Pour vivre heureux, vivons cachés", un adage que les Oranais ont remis au goût du jour en ce temps de canicule où pour échapper à l'assommoir d'une température frisant les 40°, beaucoup ont choisi de se terrer chez eux, recherchant la fraîcheur des climatiseurs. D'autres qui ont tergiversé tout le Ramadhan, se sont précipités sur les plages de la corniche et de la région. Pourtant, et avec cette montée du mercure, les médecins recommandent justement d'éviter de rester sur les plages dans l'après-midi et de choisir les fins de journée, surtout pour les tout-petits. Les jardins publics sont désertés durant la journée et ne s'animent que la nuit venue. Dans les quartiers populeux, les enfants qui ne pouvent aller à la mer et encore moins se payer une tranche horaire dans les piscines privées qui pratiquent des tarifs exorbitants, se rabattent sur les jets d'eau des ronds-points pour s'y baigner. À Tiaret, les températures saisonnières ont subitement enregistré une hausse importante, depuis dimanche dernier, atteignant les 45°. Hormis ceux qui sont en mesure de se payer des vacances ou, du moins, de simples virées d'une journée vers les côtes d'Oran ou de Mostaganem, les autres se retrouvent cloîtrés du matin au soir entre les murs de leurs appartements surchauffés ou dans des administrations, ne sortant qu'en cas de nécessité absolue. Une population, somme toute, qui souffre le martyre faute de lieux de détente et d'espaces verts. La seule petite piscine opérationnelle, au quartier Fida Il, ne peut répondre à la demande croissante de jeunes qui s'y rendent pour faire un plongeon. Par ailleurs, et avec cette canicule, les services de santé publique ne cessent d'émettre, par le biais de la radio locale, des consignes de prévention en direction de la population. Les habitants de la wilaya de Béchar vivent un calvaire en cette période de grosses chaleurs en l'absence d'espaces verts, de détente et de loisirs. L'après-midi, toutes les rues sont désertées par les passants qui préfèrent passer des heures entre quatre murs pour profiter de la fraîcheur des climatiseurs. L'absence aussi d'espaces culturels poussent les jeunes et les moins jeunes à investir tard dans la soirée, lorsque le climat devient clément, les pelouses des ronds-points qui se comptent sur les doigts d'une main. La ville de Béchar qui n'a aucune salle de cinéma et aucun jardin public est devenue la capitale de l'ennui et de la morosité. Les boulangeries ont également fermé leurs portes, poussant les citoyens à errer dans les rues pendant des heures à la recherche d'une baguette de pain. À Tlemcen, face à cette vague de forte chaleur qui a dépassé les 40 degrés par endroits, les services de la Protection civile ont mis en place un dispositif spécial pour parer à toute éventualité. C'est ainsi que des camions motopompes sont stationnés aux abords des forêts comme celle des pins de Lalla Setti (800 m d'altitude) où en 2016, une parcelle d'environ 250 hectares a été détruite par un incendie dans la commune de Mansourah. De petits incendies se sont déclarés sous l'effet du soleil, mais rapidement circonscrits dans la daïra de Ghazaouet. Les pompiers redoutent particulièrement les mois de juillet et d'août, période caniculaire où l'on enregistre le plus fort taux de feux de forêt à travers la wilaya de Tlemcen. Cette région de l'extrême ouest du pays détient un potentiel forestier de plus de 220 000 hectares (chênes-lièges, cyprès, eucalyptus, pins d'Alep). À Relizane, les incendies ont provoqué des sinistres notamment dans l'arboriculture où des centaines d'oliviers ont été détruits par les flammes. En effet, un gigantesque incendie s'est déclaré, lundi après-midi, vers 17 heures, dans une oliveraie de la région de Belacel. L'incendie a causé également la destruction de plus d'une centaine de bottes de paille et 5 hectares de chaume, souligne-t-on. D. L./R. S./R. R./B. A./E. Y. Lire le dossier