Au début de chaque vacances d'été, une immuable interrogation s'impose aux parents, à Ouargla : «Quoi offrir à nos enfants, où les emmener ?». Une question qui resurgit de juin à septembre, sous des températures caniculaires dépassant souvent les 50 C°. Le Ramadhan estival augmente le sentiment d'isolement. Hormis quelques visites familiales nocturnes, la spiritualité prend l'ascendant en ce mois sacré où parents et enfants restent prisonniers de leurs foyers et de leurs climatiseurs. Les parents sont souvent entre deux feux, soit garder les enfants enfermés dans l'ennui total ou les laisser errer dans la rue, ce qui est impensable par les temps qui courent et la température ambiante. Un rêve qui s'est vite achevé L'absence flagrante d'aires de jeux et d'espaces de détente pour les familles dans cette grande ville rend la vie très difficile, voire insupportable, surtout avec les conditions métrologiques très rudes. Malgré l'importante enveloppe budgétaire consacrée à la construction et l'installation du grand parc d'attractions Wahaland, qui constituait une source de distractions ludiques pour les citadins de tous les âges, l'endroit est aujourd'hui déserté et totalement laissé à l'abandon à cause du manque d'entretien. Tous les espaces verts, jeux d'attraction et manèges ont complètement disparu. Ce site était le seul refuge des familles ouarglies en quête de tranquillité et de moments de fraîcheur durant les périodes de canicule et les jours fériés. Un jardin botanique saharien, un parc zoologique qui aurait pu être un véritable poumon vert face à l'urbanisation galopante de la ville et absorber les eaux salées montantes dans cette zone de sebkha. A rappeler, qu'à l'ouverture de ce dernier en juillet 2009, il se composait de grands espaces verts et d'une dizaine de jeux d'attractions et l'on y trouvait des carrousels, des avions, des pieuvres, des roues et petits bateaux balançoires, le petit train de parc, les auto-tamponneuses et plein d'autres jeux qui ont fait la joie et le bonheur de centaines d'enfants et de leur parents, très nombreux à le visiter. Néanmoins, en dépit de la chaleur et l'absence d'espaces rafraîchissants réservés aux familles, une ambiance ramadhanesque est bien présente et se sent fortement. Ambiance Ramadanesque malgré tout Les familles qui suffoquent sous la canicule optent pour les balades nocturnes durant ce mois sacré en déambulant dans les avenues et venelles pour l'inévitable shopping de l'Aïd qui a déjà commencé. On les trouve massivement tout au long des mini-espaces verts de la RN49 qui traverse le centre-ville, dans les allées commerçantes de Sidi Belabes, les rues de Chorfa et Sidi Abdelkader mais aussi au Souk El Hadjar. A l'instar des autres villes du pays, Ouargla n'échappe pas aux multiples barbecues publics et aux odeurs des grillades provenant des grills installés un peu partout en ville. On y trouve également des vendeurs de glaces qui ont placé leurs machines et congélateurs pour crèmes glacées sur les trottoirs — ce qui ne manque pas de provoquer des bouchons piétonniers — les présentoirs qui débordent de gâteaux tels que kalb louz, baklawa et zlabia, de quoi allécher les plus réticents à acheter chez ces vendeurs occasionnels. La population profite donc de l'animation nocturne et préfère quand même sortir profiter de la baisse de la température pour prendre un peu d'air frais hors de chez elle malgré l'absence de lieux appropriés aux sorties. Se détendre comme on peut Dans une ville comptant quelque 200 000 habitants, avec un tissu démographique englobant une population venant des 48 wilayas, un manque de clairvoyance quant aux actions prioritaires mais aussi une certaine discrimination qu'exerce une partie des responsables de la ville, font ralentir le train de son développement et l'empêchent de rejoindre le rang des grandes villes. C'est une vision qui n'a jamais tenu compte des besoins autres que ceux purement structurels. Ni des aménagements adéquats, ni la route, ni les trottoirs et encore moins l'hygiène, ne sont encore au rendez-vous étant donné que le chantier semble trop grand à maîtriser tant les choses ont-elles pris du retard. Les espaces verts urbains, parcs et mini parcs et les aires de jeux représentent les lieux privilégiés pour les citoyens qui, pour la plupart, ne disposent plus de cour ou de terrasse chez eux et qui vivent dans des appartements fermés, dans des blocs de béton à plusieurs étages. Un habitat inadapté à la donne climatique et géographique de la région. C'est pourquoi, il faut envisager au plus vite l'entretien et le réaménagement du parc existant et l'installation de petits espaces dans les quartiers.