Les caisses d'assurance veulent supprimer l'article 27 du décret 09-396 portant sur le conventionnement avec les Caisses de sécurité sociale. Les pharmaciens vont débrayer à partir du 12 juillet prochain. C'est du moins ce qu'a annoncé, hier, Messaoud Belambri, président du Syndicat national des pharmaciens d'officine (Snapo). Cette décision a été prise suite à l'échec de la tripartie regroupant la Cnas, la Casnos et le Snapo, laquelle s'est tenue hier. "Nous nous voyons contraints et forcés d'aller vers une grève nationale à partir du 12 du mois en cours, afin de nous faire entendre", a affirmé M. Belambri. Selon ce dernier, les services de Caisse nationale des assurances sociales (Cnas) et ceux de la Caisse nationale de Sécurité sociale des non-salariés (Casnos) "n'ont rien voulu entendre", notamment à propos de suppression de l'article 27 du décret 09-396 portant sur le conventionnement avec les Caisses de sécurité sociale. "Ces deux organismes veulent coûte que coûte supprimer cette loi, laquelle est à nos yeux un acquis économique et social majeur", s'est désolé ce syndicaliste. Interrogé à propos des raisons qui poussent ces deux services à abroger cette loi, M. Belambri a estimé que ses interlocuteurs "ont avancé le fait que cette disposition nuit à l'équilibre financier des caisses d'assurance". "Cet argument ne nous a nullement convaincus, car nous sommes persuadés que cette loi n'entame en rien les caisses de la Sécurité sociale", a-t-il rétorqué. Mieux encore, et d'après notre interlocuteur, les services de la Cnas et de la Casnos ont "ignoré les directives du chef de l'Etat en la matière". "Le président de la République lui-même avait insaturé cette loi, dans le but de doper l'industrie pharmaceutique nationale. La remettre en cause, c'est remettre en cause la politique prônée par chef de l'Etat, ce qui est très grave en soi", a-t-il assené. Le président du Snapo a, en outre, révélé qu'un second round de négociations est prévu pour le 10 juillet prochain. "En étant un partenaire social ouvert au dialogue et à la négociation, nous allons y participer, même si nous avons quelques a priori sur la finalité de cette nouvelle réunion", a-t-il indiqué. Dans la foulée, notre interlocuteur a lancé un appel au ministre du Travail de l'Emploi et de la Sécurité sociale, Mourad Zemali, pour qu'il "intervienne personnellement" dans ce dossier. "Nous avons déjà adressé un courrier au ministre du Travail dans le but de solliciter sa bienveillance et sa clairvoyance dans la gestion de ce dossier extrêmement sensible." Par ailleurs, la Fédération algérienne du médicament (FAM), à travers un communiqué rendu public, hier, s'insurge contre les dispositions de la Cnas et la Casnos. "Nous venons d'apprendre avec stupéfaction le projet initié par la direction de la Sécurité sociale en vue de mettre fin au système de majoration des prix pour la vente de génériques et de produits de fabrication nationale", est-il mentionné. Dans la même missive, la FAM exige de ces deux institutions de "surseoir" à ce projet qui, selon elle, ne fera que "déstabiliser davantage" l'industrie pharmaceutique, laquelle, selon les auteurs dudit document, doit faire face, dans les conditions actuelles, aux menaces sérieuses liées aux conséquences néfastes de la chute drastique des revenus du pays. RAMDANE B.