Le Syndicat national algérien des pharmaciens d'officine (Snapo) compte entrer dans une grève nationale pour protester contre ce qui se prépare au niveau de la DG de la Cnas, à savoir la suppression de l'article 27 du décret exécutif n°09-396 du 24 novembre 2009 sur le conventionnement avec les caisses de Sécurité sociale. "Au moment où les pharmaciens aspiraient à l'amélioration de leurs conditions de travail et où le gouvernement oriente vers l'encouragement et la production nationale, des mesures risquent d'être prises pour pousser les pharmaciens à la révolte et à casser tous les efforts entrepris jusqu'ici, dans le cadre de l'encouragement du médicament générique et de l'utilisation et de la promotion du médicament fabriqué localement", lit-on dans un communiqué du Snapo remis, hier, à notre rédaction. Ce dernier se dit, en effet, "surpris en apprenant au cours de l'année 2016 que la Sécurité sociale voulait annuler l'article 27 du décret 09-396. Le décret en question avait été élaboré suite aux instructions des plus hautes autorités du pays, pour réformer le tiers payant, mais aussi pour introduire des mesures incitatives pour l'encouragement du générique et de la production nationale. Ce décret est également venu pour mettre fin à la situation conflictuelle que vivaient les pharmaciens conventionnés, depuis plusieurs années, avec les caisses de Sécurité sociale. Le décret a été préparé par le ministère du Travail dans un cadre de concertation, en pleine et totale collaboration avec le bureau national du Snapo, et avec la participation des deux caisses, la Cnas et la Casnos". De plus, précise-t-on, "l'annulation des dispositions de l'article 27 du décret portant convention du tiers payant va remettre en question tous les engagements pris par l'Etat envers les pharmaciens d'officine ; après l'application du tarif de référence qui avait fait subir aux pharmaciens des pertes considérables. Par ailleurs, dans le cadre de l'application du tiers payant, les pharmaciens accomplissent des tâches administratives lourdes liées au remboursement. Ces tâches, délocalisées par la Sécurité sociale au niveau des officines, ont grandement soulagé les finances de la Sécurité sociale, mais pèsent actuellement très lourd sur les officines. L'Etat a accordé des incitations financières, par décret, dans le cadre du tiers payant, pour compenser partiellement toutes les charges que subissent les pharmaciens ; pour la prise en charge des citoyens". Et de conclure : "Nous interpellons le ministre du Travail, de l'Emploi et de la Sécurité sociale à ce sujet, et nous souhaitons que des décisions soient prises pour que les pharmaciens soient rassurés et pour qu'aucune menace ne vienne perturber le bon accomplissement du tiers payant." Enfin, pour Messaoud Belambri, président du Snapo, "s'ils veulent réviser l'article 27, remplacer les 20% par 15 DA l'ordonnance, nous aussi nous voudrons réviser quelques articles en relation avec les frais administratifs, les délais de paiement et les modalités de paiement en plus, le dossier des marges bénéficiaires reste toujours une préoccupation". B. NACER