Des dizaines de familles se sont rassemblées, hier matin, au chantier de réalisation de logements LSP d'Aïn Melha (au sud d'Alger). Ils ont manifesté leur colère contre l'entrepreneur en charge du projet — la promotion Bourouag Miloud — qui a accusé un retard d'au moins deux ans dans sa livraison. La tension est exacerbée par le fait que sur l'autre partie du site, la construction de quelque 450 logements socio-participatifs confiée à la promotion Ibarar est complètement finie et les logements occupés par leurs attributaires depuis le début de l'année. Pourtant les deux chantiers ont démarré simultanément en septembre 2011. "La différence entre les deux entrepreneurs est claire. Le premier a commencé par réaliser les logements puis s'est occupé des locaux de services qui lui appartiennent. Le second a fait le contraire. De surcroît, il a ajouté des infrastructures, dont des parkings, qui n'existaient pas dans le plan initial validé par les pouvoirs publics. Ce qui a retardé considérablement le chantier", rapporte un membre du comité représentant les acquéreurs. Il est dit que ce promoteur s'échine, actuellement, à obtenir un nouveau certificat de conformité auprès des services de la Duch. Ces derniers ont émis, jusqu'alors selon nos sources, des réserves sur les aménagements additifs. Au-delà, le non-paiement des situations financières des entreprises du BTPH permettait à ce promoteur, et à d'autres, d'être à l'aise dès lors que le ministère de l'Habitat et ses services extérieurs ne pouvaient exiger le respect des délais de livraison des logements ni imposer des pénalités de retard tant que leurs créances n'étaient pas apurées. Cet argument n'est plus valable. À la mi-juin, l'Etat a débloqué plus de 700 milliards de dinars pour assainir les dettes de la CNL (Caisse nationale du logement qui donne à chacun des souscripteurs aux logements LSP, LPA ou LPP une aide frontale non remboursable de 700 000 dinars versée sur le compte de l'entrepreneur). Selon les acquéreurs, ce promoteur a reçu son chèque. Il ne manifeste pourtant aucune velléité à achever les logements, malgré l'engagement qu'il a pris (PV de réunion daté du mois de mai dernier) pour livrer les logements habitables entre le mois de juin et le mois d'août 2017. Certains bénéficiaires ont certes eu leurs clés. Mais les appartements sont inhabitables, disent-ils, sans eau, sans électricité et sans gaz, sans évoquer les défauts de réalisation. Organisés en comité, les souscripteurs sont déterminés à entreprendre toutes les démarches et actions pour pouvoir habiter leurs appartements avant la fin de l'été. Le promoteur n'a pas pris la peine de se présenter hier devant les acquéreurs pour tenter de trouver avec eux un compromis. S. H.