Selon les protestataires qui ont observé un sit-in devant le site de leurs logements, l'Entreprise nationale de promotion immobilière (ENPI) "maintient le flou autour de plusieurs points liés à nos logements". Les souscripteurs à la formule de logements publics promotionnels (LPP) de Bouira ont protesté ce jeudi contre "l'opacité" qui entoure selon eux, l'octroi des affectations de propriétés. Ainsi, selon les protestataires qui ont observé un sit-in devant le site de leurs logements, sis à la sortie ouest de Bouira, l'Entreprise nationale de promotion immobilière (ENPI) "maintient le flou autour de plusieurs points liés à nos logements", soulignent-ils. En effet et d'après les manifestants, cette formule s'est avérée au final une "arnaque". Ces souscripteurs, qui arboraient des pancartes où on pouvait lire notamment "Non à l'affectation des étages par âge", "ENPI, donnez-nous des informations SVP !", se disent "lésés" quant aux conditions imposées par cette formule. "On ne roule pas sur l'or, on est de simples fonctionnaires. Comment peut-on payer un logement à plus de 1 milliard de centimes !", s'est interrogé un souscripteur. La plupart des manifestants approchés sur place considèrent que la formule LPP est une pure "arnaque" car, expliquent-ils, "le ministère assure que ce sont des logements haut de gamme, alors que ce ne sont que des logements dotés de cuisine équipée d'une valeur qui ne dépasse pas les 40 ou 50 millions". En outre, ces souscripteurs, en colère, ont interpellé les pouvoirs publics sur le prix "exorbitant" du mètre carré pour cette formule. En effet, selon eux, le prix du mètre carré ne cesse d'augmenter depuis 2014. "Au départ, le prix ne dépassait pas les 45 000 DA et aujourd'hui, il a atteint 105 000 DA. Une hausse de plus de 100%", regrette un autre souscripteur à la retraite. Ce dernier se dit exaspéré, car il ne pourra pas contracter un crédit bancaire pour payer son logement. "Il me faut un apport de 600 millions pour que la banque accepte de m'accorder un crédit. Comment vais-je faire ?", s'est-il interrogé. Présents sur les lieux, les souscripteurs transférés du programme AADL 2001 et 2002 à celui du LPP ont exprimé leur déception. "Je veux juste mon logement, je l'ai attendu durant 13 ans pour, au final, me transférer vers une formule floue, mon tort est que mon salaire a augmenté", a indiqué l'un des protestataires, avant d'ajouter : "On nous fait soi-disant une exception par rapport à ceux qui ont choisi le programme LPP, mais au final, nous allons payer notre logement comme eux." À Bouira, faut-il le préciser, cette formule n'a pas connu un grand engouement du fait de son prix d'accès, lequel dépasse allègrement les 10 millions de dinars. Ainsi, sur un total de 1000 unités programmées, seulement 556 sont actuellement en travaux. Le projet en cours de réalisation est localisé au niveau du nouveau pôle urbain de la ville de Bouira. Confiés à l'ENPI, les travaux de réalisation ont atteint actuellement un taux d'avancement de 80%. Selon nos informations, l'ENPI a reçu 658 demandes dont seulement 526 ont été validées. RAMDANE B.