La colère gronde au sein des souscripteurs au logement promotionnel public (LPP). Hier, plus d'une centaine d'entre eux se sont rassemblés, une nouvelle fois, près du Parc de la liberté, au centre d'Alger, pour dénoncer «l'injustice» dont ils sont victimes et revendiquer leurs «droits», a-t-on constaté sur place. «LPP en colère, on n'est pas des milliardaires», crient-il de toutes leurs forces. Brandissant des pancartes sur lesquelles on pouvait lire «Non au crédit bancaire avec intérêt» ou «Nous voulons la formule AADL». Les manifestants se disent lésés quant aux conditions imposées par cette formule. «On n'est pas des riches. On est de simple fonctionnaires. Comment peut-on payer un logement à plus de 1 milliard de centimes», tonne une souscriptrice, la trentaine, cadre à Sonelgaz. La plupart des manifestants abordés sur place considèrent que la formule LPP et une pure «arnaque» car, expliquent-ils, «le ministère assure que ce sont des logements haut de gamme, alors que ce ne sont que des logements dotés de cuisine équipée d'une valeur qui ne dépasse pas les 40 ou 50 millions». Les souscripteurs se sont rassemblés une nouvelle fois pour interpeller le département de Abdelmadjid Tebboune sur les prix. Initialement, le sit-in devait se tenir devant le ministère de l'Habitat, mais la forte présence des policiers a contraint les souscripteurs à rebrousser chemin, pour se regrouper devant le jardin de la Liberté. En effet, le prix du mètre carré ne cesse d'augmenter depuis 2013. «Au début, le prix ne dépassait pas 45 000 DA et aujourd'hui, il a atteint 105 000 DA (TTC). Une hausse de plus de 100%», regrette un autre souscripteur à la retraite. Ce dernier se dit désespéré, car il ne pourra pas contracter un crédit bancaire pour payer son logement. «Il me faut un apport de 600 millions pour que la banque accepte de m'accorder un crédit. Comment vais-je faire ?», s'est-il interrogé. Présents sur les lieux, les souscripteurs transférés du programme AADL 2001 et 2002 à celui du LPP ont exprimé leur déception. «Je veux juste mon logement, je l'ai attendu durant 14 ans pour, au final, me transférer vers une formule floue, mon tord est que mon salaire a augmenté», a indiqué l'un des protestataires, avant d'ajouter : «On nous fait soi-disant une exception par rapport à ceux qui ont choisi le programme LPP, mais au final, nous allons payer notre logement comme eux». 600 souscripteurs sans préaffectation D'autres souscripteurs dénoncent la non-attribution de leur préaffectation. «Il y a près de 600 souscripteurs qui attendent leur préaffectation, alors qu'ils ont payé les deux tranches. Ce n'est pas normal !», ont-ils dit. Les postulants à cette formule ont désigné deux délégués pour demander audience auprès du ministre. Mais aucun responsable de la tutelle n'a dénié les recevoir. Le sit-in des souscripteurs du LPP a été encadré par un important dispositif de sécurité. Après près de deux heures de rassemblement, les éléments de la police ont procédé à la dispersion des protestataires.