Le Premier ministre Abdelmadjid Tebboune vient de rendre publics les résultats d'une évaluation de la situation des zones industrielles et zones d'activité. À l'heure où une grande partie des investisseurs se plaint des difficultés d'accès à des terrains d'assiette pour l'implantation de leurs projets d'investissement, le gouvernement Tebboune enregistre une abondance de fonciers inutilisés ou inexploités. Une grave réalité qui freine le développement de l'investissement productif créateur d'emplois et de richesses en contexte de crise financière dont l'un des effets reste l'augmentation du chômage. En effet, le Premier ministre Abdelmajid Tebboune vient de rendre publics les résultats d'une évaluation de la situation des zones industrielles et zones d'activité, à l'issue d'un Conseil interministériel auquel ont assisté les ministres de l'Intérieur, des Finances et de l'Industrie. Il ressort de cette étude réalisée par les ministères de l'Intérieur et de l'Industrie, citée par l'APS, l'existence de 11 600 hectares de réserves foncières destinées à l'investissement en situation de non-exploitation dont 13 977 parcelles couvrant une superficie de 5 530 hectares non attribuées se composant de 2 773 hectares dans des zones industrielles et 2 757 hectares dans des zones d'activité. Cette évaluation met en relief également l'existence de 15 140 parcelles destinées à l'investissement, attribuées mais non exploitées couvrant une superficie de 6 312 hectares répartis entre 3 183 hectares de zones industrielles et 2 949 hectares de zones d'activité. Au total, l'étude note la réalité d'un portefeuille de près de 18 000 hectares destiné à l'investissement inutilisé. Par ailleurs, cette réunion a été sanctionnée par la décision du Premier ministre de créer une commission interministérielle composée des trois ministres concernés. Cette structure est chargée d'élaborer dans un délai de quinze jours à compter de la date de tenue de la réunion un rapport détaillé sur la faisabilité ou non des zones industrielles nouvelles proposées par l'industrie et les mines. Elle devra préparer également les projets de texte nécessaires à la bonne utilisation et gestion du foncier disponible. Cette démarche pragmatique pourrait remettre en cause la politique des parcs industriels du précédent ministre de l'Industrie. En effet, le foncier disponible non exploité constitue une offre de terrains pour l'investissement inutilisé pouvant servir à abriter des milliers de projets. Une situation qui pourrait annuler les marchés inhérents à l'aménagement de parcs industriels mal situés ou peu rentables. En clair, cette politique de parcs industriels coûtera de l'argent au Trésor public, en contexte de crise financière et face à l'existence d'énormes réserves foncières inexploitées. Une politique qui rime avec le gaspillage de l'argent public. Car l'utilisation du foncier disponible, non exploité, par son affectation à des projets productifs permettra d'économiser de l'argent et donc de relancer l'investissement en Algérie. Il faut noter que c'est la première fois qu'un Premier ministre s'attaque à ce dossier de façon concrète et affiche sa volonté de le régler par des mesures adéquates. Il remet en cause en fait la gestion du dossier par le précédent ministre Bouchouareb caractérisée par le laxisme, l'opacité et une attribution de marchés contestée. Mais ira-t-il jusqu'à demander des enquêtes sur les terrains affectés dans les zones industrielles ou zones d'activité inexploitées après plusieurs années dont les promoteurs ont acquis des équipements sous le régime de l'Andi qu'ils ont revendus ou ont changé tout simplement la vocation du projet. K. Remouche