Le Premier ministre semble avoir compris qu'en ces temps de crise, le dialogue est une voie obligée et qu'à défaut, il risque de reproduire les échecs du passé. Le dialogue social semble occuper une place non négligeable, voire de choix, dans le plan d'action du Premier ministre Abdelmadjid Tebboune approuvé par les deux chambres du Parlement. La sortie médiatique, hier, du chef de l'Exécutif, en marge de sa visite de travail à Alger, donne à penser qu'il compte œuvrer pour faire prévaloir des solutions "consensuelles" dans le traitement des dossiers, objet de conflits. "La circulaire portant l'ouverture du dialogue social est prête. J'ai chargé, tout à l'heure, le motard d'acheminer cette circulaire au chef de l'état, M. Abdelaziz Bouteflika, pour m'autoriser à entamer l'opération de diffusion", a lancé le chef de l'Exécutif à l'issue de la visite qu'il a effectuée, hier, sur le chantier de la Grande Mosquée d'Alger. Cette circulaire, après l'obtention du quitus du président de la République, sera diffusée et transmise aux partenaires sociaux sans exclusion aucune. "Les organisations de masse, les syndicats professionnels seront destinataires de cette circulaire", a annoncé le Premier ministre. Et d'ajouter, sans révéler dans le détail la teneur de ce texte : "Après diffusion de ce texte aux différents acteurs de la société et de la sphère économique, une sorte de rapport final sera élaboré, sur la base duquel le dialogue sera amorcé." L'élaboration de ce texte confirme tout l'intérêt que porte le gouvernement de Tebboune à la paix sociale. Le Premier ministre l'avait d'ailleurs souligné lors de la présentation de son plan d'action devant les membres de la chambre basse puis ceux du Conseil de la nation. Il avait alors réitéré la volonté de son gouvernement à entamer un dialogue "transparent et sérieux" avec l'ensemble des partenaires sociaux afin de construire un consensus sur les dossiers "d'intérêt national". Il ne manquera pas, d'ailleurs, à chaque occasion, de rappeler ses intentions de réunir et de construire un consensus national autour de son plan pour instaurer un dialogue permanent et non conjoncturel sur l'ensemble des questions posées sur la scène nationale. à ce titre, l'on évoquera la question de la révision du système des subventions. Malgré quelques réticences, voire des réserves ou des méfiances, exprimées par certains partenaires sociaux, l'offre de dialogue de Tebboune reste inédite et ne manque pas de susciter un intérêt chez les observateurs qui restent à l'affût. L'on note déjà que le ministre de la Santé s'est entretenu avec les syndicats des pharmaciens d'officine, alors que ces derniers avaient menacé de débrayer la semaine passée après la décision prise par la Cnas quant à la suppression du bonus accordé sur les produits génériques. Le ministre a réussi, semble-t-il, là où son prédécesseur avait échoué, en désamorçant la crise. L'approche de dialogue et de concertation de Tebboune a également inspiré le ministre du Commerce et celui de l'Industrie qui ont reçu des organisations, acteurs et patrons des deux secteurs. M. Tebboune semble avoir compris qu'en ces temps de crise, le dialogue constitue, pour le gouvernement, une voie obligée et, qu'à défaut, il risque de reproduire les échecs du passé. Hattou H.