Le dinar s'est apprécié par rapport à l'euro et au dollar américain au cours de la période. “La forte augmentation des importations de marchandises (Fob), caractéristique de l'évolution de la balance des paiements extérieurs courants au cours des deux semestres de 2004, émerge également au cours du premier semestre 2005.” C'est ce qui ressort de la note de conjoncture “tendances monétaires et financières au premier semestre de 2005” publiée par la Banque d'Algérie sur son site internet. Le document souligne que les importations de marchandises ont augmenté de 1,84 milliard de dollars au premier semestre 2005. Cette tendance “bien haussière” des importations des marchandises, avertit la Banque d'Algérie, “mérite une attention particulière malgré la viabilité de la balance des paiements, afin de bien cerner leur contribution à la reprise de la croissance dans cette phase d'augmentation du taux d'investissement (investissement/PIB)”. Les importations des services enregistrent également une tendance haussière, particulièrement en ce qui concerne les services de transports aérien et maritime ainsi que du bâtiment et des travaux publics. Elles s'élèvent à 2,2 milliards de dollars au premier semestre 2005, alors qu'elles n'étaient que de 1,6 milliard de dollars au premier semestre de l'année 2004. Les exportations hors hydrocarbures, quant à elles, sont évaluées à 0,34 milliard de dollars au premier semestre de 2005, soit en deçà du niveau réalisé (0,52 milliard de dollars) au premier semestre 2004. “La faiblesse structurelle des exportations hors hydrocarbures fait émerger l'acuité de la question de la compétitivité externe de l'économie nationale (hors hydrocarbures), à mesure que l'année 2005 verra l'entrée en vigueur de l'accord d'association avec l'Union européenne et la poursuite des négociations au titre de l'adhésion à l'Organisation mondiale du commerce” met en garde la Banque d'Algérie. Pour autant le document met en exergue “l'important excédent du compte courant de la balance des paiements extérieurs (8,9 milliards de dollars)”. La solidité marquée de la position financière extérieure est bien reflétée par l'accumulation bien soutenue des réserves officielles de change. La Banque d‘Algérie souligne que l'important niveau des réserves officielles de change constitue aujourd'hui un important élément de sécurité financière extérieure, d'autant plus que l'année 2005 verra l'entrée en vigueur de l'accord d'association avec l'Union européenne. “Il constitue aussi un bon ancrage pour la politique de stabilisation du taux de change effectif réel du dinar poursuivie par la Banque d'Algérie à travers ses interventions sur le marché interbancaire des changes”. En matière de taux de change, le cours du dinar par rapport au dollar est situé à 73,84 dinars pour un dollar à fin juin 2005, contre 72,61 dinars pour un dollar à fin décembre 2004. Le cours du dinar par rapport à l'euro (89,23) à fin juin 2005 indique une appréciation du dinar relativement à l'euro et ce, par rapport au cours de la fin 2004 (98,95). Concernant les sorties de capitaux au titre des revenus des facteurs, la note de conjoncture relève que le premier semestre 2005 se caractérise par une forte augmentation (un milliard de dollars) des transferts sur l'extérieur (hors intérêts de la dette), notamment au titre des transferts des associés. “Les transferts des associés de Sonatrach ont atteint 2,1 milliards de dollars au premier semestre 2005 contre 1,3 milliard de dollars au premier semestre 2004”, lit-on dans le document. Le premier semestre 2005 s'est caractérisé par une croissance plus forte (12,1%) des crédits à l'économie , c'est-à-dire aux entreprises. “Cette forte croissance des crédits à l'économie s'explique principalement par l'envolée des crédits au secteur privé (22%), alors que commence à apparaître le phénomène de créances non performantes sur ce secteur. L'augmentation des crédits au secteur public n'est, pour sa part, que de 4,3% au premier semestre 2005”, relève le document. La Banque d'Algérie souligne la maîtrise de l'inflation, “malgré l'important effet prix concernant le poste logement et les charges ainsi que le poste transport et communication dans l'indice des prix”. En moyenne annuelle, le taux d'inflation des prix à la consommation (indice d'Alger) est tombé à 3,1% en juin 2005, contre 4,7% en juin 2004. Meziane Rabhi