Afin de convaincre les exploitants agricoles, le directeur de la CRMA a mis l'accent sur les facilitations et autres avantages accordés par son organisme aux professionnels. Suite aux récents incendies qui ont ravagé des dizaines d'hectares de végétation, dont des vergers et des étables, la Caisse régionale de mutualité agricole (CRMA) de Bouira, a organisé, hier, une journée d'indemnisation au profit des agriculteurs ayant déjà souscrit à une assurance. Le but de cette démarche vise clairement à "recomposer" et surtout inciter les agriculteurs et les professionnels du secteur à souscrire à une assurance contre ce genre de sinistre. Cette initiative revêt un caractère très important quand on sait que du 1er juin au 12 juillet dernier, 1 705 arbres fruitiers et 925 bottes de foin ont été calcinés par les flammes et que la majeure partie de ces cultures n'était pas assurée. "L'assurance est un moyen de protéger tout l'investissement de l'agriculteur, c'est pour cela que nous essayons de toucher un maximum de professionnels du secteur", a indiqué le directeur de la CRMA de Bouira, M. Becheur Mohamed. Et d'ajouter : "Nous tentons à aider les agriculteurs à protéger leur patrimoine. Au cas où un quelconque aléa surviendrait, l'assurance est là pour leur permettre de reconstituer leur investissement." En effet au moment où le Premier ministre vient d'annoncer des indemnisations au profit des familles sinistrées suite aux incendies ravageurs qui ont touché l'ensemble de la Kabylie et notamment Bouira, le directeur local de la CRMA, soulignera le fait que l'organisme qu'il dirige est "avant tout une mutuelle solidaire et citoyenne", tout en précisant que les agriculteurs et les professionnels du secteur "ont tout intérêt" à s'assurer contre les risques naturels. "L'agriculteur ne doit pas compter tout le temps sur l'Etat et il doit savoir que l'assurance est là pour protéger son patrimoine", a-t-il insisté. Afin de convaincre les exploitants agricoles, le directeur de la CRMA a mis l'accent sur quelques-unes des facilitations et autres avantages accordés par son organisme. Ainsi et pour la céréaliculture, ce responsable évoque une réduction de 40% sur l'assurance pour les céréaliculteurs qui paient cash. Pour ceux qui ne disposent pas de moyens, la CRMA prévoit des facilités de paiement. "Un différé de paiement d'une année est accordé aux céréaliculteurs qui ne peuvent honorer les montants d'assurance. Le céréaliculteur peut régler les frais d'assurance une fois sa production récoltée", a précisé M. Becheur. Les éleveurs ovins, bovins et exploitants avicoles ne sont pas en reste, puisqu'ils bénéficient d'une assurance aussi large que variée. "Les éleveurs, qui disposaient de contrats d'assurances ont pu être indemnisés à temps et ont ainsi réussi à reconstituer rapidement leurs cheptels suite aux maladies de la fièvre aphteuse et la Newcastle", expliquera M. Becheur. Pour ce dernier, c'est là que réside tout l'intérêt de l'assurance en tant qu'outil économique de préservation des investissements. S'agissant de la filière élevage, la CRMA accorde, selon lui, une réduction de 25%, notamment pour les jeunes investisseurs retenus dans le cadre du dispositif Ansej. Interrogé sur le nombre d'assurances contractées par les professionnels de l'agriculture auprès de son organisme, le directeur a déclaré que, pour cette année, près de 25 000 hectares de parcelles relevant de la filière céréalière ont été assurés. Un nombre, selon lui, en constante évolution. RAMDANE B.