Le ministre des Affaires étrangères de la République arabe sahraouie démocratique (Rasd), Mohamed Salem Ould Salek, s'est entretenu, lundi à Madrid, avec le chef de la diplomatie espagnole, Miguel Angel Moratinos, à qui il a réitéré la position du Front Polisario sur le conflit du Sahara occidental, à savoir qu'il s'agit d'une question de décolonisation. Dans une déclaration à la presse lundi soir, à l'issue de ses entretiens avec M. Moratinos, au siège du ministère des Affaires étrangères, M. Ould Salek a souligné que le règlement du conflit dépend de l'exercice par le peuple sahraoui de son droit à l'autodétermination et à l'indépendance. Le responsable sahraoui a indiqué que M. Moratinos a réaffirmé l'appui du gouvernement espagnol au plan Baker et estimé nécessaire la désignation d'un nouvel envoyé personnel du secrétaire général des Nations unies dans la région pour sortir le processus de paix de la situation de blocage dans laquelle il se trouve. Cette situation de blocage, a-t-il dit, est due à la position du Maroc qui a renié ses engagements contractés en vertu du plan de règlement, en niant le droit du peuple sahraoui à l'autodétermination après 30 années d'occupation et plusieurs années de cessez-le-feu, ce qui risque, a-t-il ajouté, d'engendrer une situation très grave, y compris le risque de déstabilisation de la région. Le ministère espagnol des Affaires étrangères a, pour sa part, réitéré, dans un communiqué rendu public au terme des entretiens, l'engagement de l'Espagne à œuvrer activement à une solution juste et définitive, au problème du Sahara occidental, dans le cadre des Nations unies et dans le respect de la légalité internationale. Dans une intervention faite dans la matinée au Sénat, M. Moratinos avait relevé que c'est la première fois qu'un membre de la direction du Front Polisario est reçu officiellement au siège du ministère des Affaires étrangères.