Le ministre des affaires étrangères de la République arabe sahraouie démocratique (RASD), Mohamed Salem Ould Salek, a appelé hier l'ONU et le Conseil de sécurité pour une intervention rapide tendant à mettre un terme aux « pratiques répressives » des forces d'occupation marocaines contre les civils sahraouis dans les territoires occupés et au Maroc. Mohamed Salem Ould Salek n'a pas manqué de relever, dans une déclaration rendue publique hier, « la nature critique » de la situation dans les territoires occupés du Sahara-Occidental et au sein de la diaspora sahraouie dans les universités marocaines. Il a estimé, en outre, que le gouvernement espagnol devait plutôt s'adresser à Rabat pour l'amener à mettre un terme à la tragédie engendrée par son occupation illégale du Sahara-Occidental. L'Espagne, selon le ministre des Affaires étrangères de la RASD, devait « persuader le Maroc de respecter les libertés fondamentales des citoyens sahraouis (...), de libérer les détenus politiques, d'arrêter la répression féroce inhumaine contre les sahraouis et souscrire à la légalité internationale en organisant un référendum d'autodétermination conformément à la résolution 1495 du conseil de sécurité ». Par ailleurs, de Bruxelles où il se trouve pour assister aujourd'hui à la réunion de l'UE, avec les pays riverains de la méditerranée, le ministre des affaires étrangères espagnol, Miguel Angle Moratinos, s'était contenté d'appeler le Maroc, le Front Polisario et l'Algérie à la sérénité, estimant qu'il faut « mobiliser les parties »—sans les définir—pour « reprendre le dialogue au sein des nations unies pour trouver une solution définitive » au conflit. M. Ould Salek a rappelé, dans sa déclaration, que la répression, « dont font l'objet, depuis le début de la semaine dernière, les civils sahraouis, a engendré jusqu'à présent des dizaines de blessés, d'arrestations et de disparus à El Ayoun, Dakhla, Smara, Assa et dans les universités marocaines à Rabat ». Cela sans omettre de déplorer le refus du gouvernement marocain de laisser l'accès aux médias étrangers et aux observateurs dans les territoires occupés.