Après une longue maladie, le chantre de la musique bédouine et fondateur, avec Ahmed Wahby, du style "asri", s'est éteint, hier dans la matinée, à l'âge de 91 ans. Le chanteur, musicien, et chef d'orchestre Blaoui Houari est décédé, hier, en son domicile familial "aux premières heures la matinée" à l'âge de 91 ans, des suites d'une longue maladie, a rapporté l'APS, qui ajoute que son inhumation a eu lieu le même jour dans l'après-midi au cimetière de Aïn El-Beïda à Oran. Le ministre de la Culture, Azzedine Mihoubi, qui a rendu visite à l'auteur-compositeur en janvier dernier dans sa demeure, en marge de la 9e édition du Festival du théâtre arabe, s'est dit "profondément attristé par la disparition de l'artiste (...) connu pour sa simplicité, son humilité et reconnu pour ses qualités dans la création artistique", sur la page Facebook du ministère de la Culture. L'Office national des droits d'auteur et droits voisins (ONDA) a publié pour sa part un message de condoléances accompagné d'une photo du chanteur, à côté de laquelle est évoqué son long combat contre la maladie et son apport substantiel à la scène artistique algérienne. Figure emblématique du raï et du bédoui, qu'il a réinventé et modernisé, Blaoui Houari, natif de Sidi Bled dans le quartier de Medina Jdida le 23 janvier 1926, s'intéresse dès son plus jeune âge à la musique. Grâce à son entourage, notamment son père, Mohamed Tazi, et son frère Kouider Blaoui, il apprend le banjo, la mandoline, et elkouitra, tout en s'imprégnant de la chanson algérienne et orientale. Mais l'évènement qui le décidera à poursuivre une carrière musicale et à moderniser le style bédoui, sera son passage dans un radio-crochet où il remporte le premier prix. 1942 sera une année charnière dans la carrière de Blaoui Houari qui collabore avec l'artiste oranais Maurice El-Médioni, pianiste et interprète de musique andalouse et raï. Le duo reprendra, en plein débarquement américain dans la capitale de l'Ouest algérien, des standards de la chanson d'outre-Atlantique et française. L'année suivante, le père de la chanson oranaise fonde l'orchestre musico-théâtral, où il retrouve Rahou Boutlélis, Abdelkader Haoues, son frère Blaoui Kouider, ou encore Meftah Hmida. Après l'indépendance, il prend la direction du Théâtre national algérien (TNA), avant de participer, dans les années 1970, à l'animation de l'ensemble musical algérien dans le cadre de l'exposition universelle d'Osaka, au Japon. Sa longue et prolifique carrière, riche de plus de 500 titres et près de 1000 compositions, donnera à la chanson algérienne ses plus remarquables œuvres, comme Ya dbeili ana aâla Zabana, en hommage à Ahmed Zabana, Ismaâ, ou encore Hmama. Cheb Mami, Cheb Khaled ou encore Houari Benchenet, qui le citent comme une importante référence musicale, puiseront du répertoire du maître dans les années 1980, en reprenant des titres comme Elmersem ou encore Biya dek el mor. Yasmine Azzouz