Près de 370 000 cas suspects de choléra ont été recensés entre fin avril et le 19 juillet dans 91% des gouvernorats du Yémen, a annoncé vendredi soir l'Organisation mondiale de la santé (OMS). Sur la même période, 1 828 décès ont été signalés dans le pays, a déclaré une porte-parole de l'agence onusienne lors d'un point de presse à Genève. Chaque jour, plus de 5 000 Yéménites tombent malades avec des symptômes de diarrhée aqueuse aiguë ou de choléra. L'OMS et ses partenaires de santé concentrent actuellement leurs ressources sur des interventions visant à traiter les personnes touchées par l'épidémie et à réduire sa propagation, selon la même source. "La réponse semble fonctionner mais a dû être relevée", a estimé la porte-parole, précisant que "plus de 99% des personnes victimes d'un cas suspect de choléra et qui ont pu accéder à un centre de santé pourraient survivre. Selon l'organisation, le choléra attaque les plus vulnérables, sachant que les enfants et les personnes âgées payent le prix le plus élevé. Les enfants âgés de moins de 15 ans représentent 41% de tous les cas suspects, et les personnes âgées un tiers de tous les décès liés à la maladie. Même si l'épidémie a commencé à ralentir dans certaines régions, des milliers de personnes tombent encore malades tous les jours, et la situation reste alarmante", a prévenu la porte-parole, relevant que le choléra "est loin d'être maîtrisé." D'après les Nations unies, près de trois millions de Yéménites déplacés en raison des conflits n'ont pas accès à l'eau potable. L'effondrement des infrastructures médicales et sanitaires au Yémen, ravagé par plus de deux ans de guerre entre les forces progouvernementales et les rebelles Houthis appuyés par Téhéran, a favorisé, fin avril, l'apparition du choléra dans le pays pour la deuxième fois en moins d'un an. Les donateurs avaient promis, en avril, 1,1 milliard de dollars d'aides au Yémen, mais moins de 30% de ces promesses ont été honorées. R. I./Agences