L'enjeu de la rencontre est le lancement d'une initiative en vue d'atténuer l'impact de la hausse des productions du Nigeria et de la Libye sur les prix du pétrole. Les cours du Brent étaient, hier, à la baisse (47,860 dollars), réagissant à des informations selon lesquelles la production de l'Opep atteindrait son pic fin juillet. Dès l'ouverture des séances lundi, les marchés seront sans doute attentifs aux signaux envoyés de Saint-Pétersbourg où se réunit demain le haut comité de suivi de l'accord Opep-non-Opep composé des ministres de six pays, à savoir l'Algérie, le Koweït et le Vénézuela, la Fédération de Russie et Oman. La Russie et l'Arabie saoudite ont déjà annoncé la couleur. Le premier pays, par la voix d'une source du secteur de l'énergie citée par Reuters, a exprimé sa volonté de coopérer avec l'Opep pour parvenir à la stabilité du marché et qu'il était favorable à une approche souple de l'Arabie saoudite vis-à-vis de la production du Nigeria et de la Libye. "Nous sommes favorables à une approche constructive et souple de nos partenaires pour faire face aux défis qui se dressent sur le chemin conduisant à un marché équilibré. La Russie, elle-même, souscrit totalement à l'esprit de l'initiative destinée à stabiliser les cours mondiaux et nous continuerons à collaborer pour parvenir à cet objectif." L'Arabie saoudite, elle, compte peser de tout son poids pour atténuer l'impact des hausses de production du Nigeria et de la Libye, des augmentations d'offre pas importantes mais qui influent sur les cours du pétrole actuellement. Mardi, une source du secteur pétrolier saoudien citée par la même agence a déclaré que le royaume espérait répondre à la hausse des productions nigériane et libyenne en ajustant les pompages ailleurs, mais a souligné la nécessité de travailler avec les autres producteurs. Une initiative est donc attendue de ce poids lourd de l'Opep en vue de réduire la production d'un ou de plusieurs pays Opep ou non-Opep pour compenser la hausse du niveau d'extraction du Nigeria et de la Libye. Il ne faut pas non plus écarter l'éventualité que l'Arabie saoudite pourrait faire un nouveau sacrifice en réduisant elle-même sa production comme elle l'a déjà fait en juin. Elle s'est le plus impliquée pour sauver les accords de Vienne. Elle est sollicitée aujourd'hui pour poursuivre l'effort de réduction afin de parvenir au rééquilibrage de l'offre et de la demande plus rapidement et donc raffermir les cours du pétrole d'ici à la fin de l'année 2017. Elle y a intérêt. Car des prix du pétrole sous les 50 dollars ne vont pas arranger l'opération de vente des actions de la compagnie pétrolière saoudienne Aramco sur le marché financier international. Jusqu'ici l'augmentation de la production de pétrole de schiste américain a parasité les efforts de l'Opep et des non-Opep. Est-elle en train de s'essouffler ? La baisse des stocks américains de brut depuis quelques semaines semble accréditer cette chute. Mais ne nous pressons pas. Nous ne sommes pas encore sûrs que cette tendance va se poursuivre. En tout état de cause, l'évolution de la production américaine de pétrole de schiste est un facteur qui va jouer aussi d'ici à la fin de l'année. En attendant, les marchés ne pourront réagir, nous semble-t-il, à la hausse qu'à des signaux forts émis par l'Opep et les non-Opep à l'issue de la réunion de Saint-Pétersbourg. Dans le scénario inverse, les prix du pétrole pourraient poursuivre leur cycle baissier pendant encore plusieurs semaines.