Le lancement des travaux d'un projet de construction de logements promotionnels de type R+9 sur un important site scindant les cités "S1 et S2" du quartier Sidi-Djilali de la ville de Sidi Bel-Abbès, et destiné initialement à être un espace vert, n'a pas été du goût des riverains qui se sont rassemblés, hier matin, devant le siège de la wilaya pour réitérer leur ferme opposition à ce projet. Cette action a pour but, selon les protestataires, d'alerter les pouvoirs publics sur les retombées néfastes sur le cadre de vie, sur la santé de la population et sur l'environnement, car il y a plus de 300 arbres qui ont été plantés sur ce terrain. "Ils veulent nous étouffer, et nous, nous voulons respirer de l'air pur et jouir d'une vie au milieu de la verdure et non être entourés de béton. Pis encore, nous n'avons ni piscine ni terrain de football de proximité", déplorent-ils. Dès lors, selon les mêmes citoyens protestataires, les promoteurs s'obstinent en refusant catégoriquement l'arrêt des travaux déjà entamés, et ce, au motif qu'ils sont en possession de permis de construire et d'actes de propriété. Le vice-président de l'APC, joint par téléphone, nous a indiqué qu'une réunion s'était déjà tenue jeudi dernier au niveau du cabinet du wali à ce sujet, en présence des citoyens protestataires, des promoteurs, du chef de daïra, des élus de l'APC, du directeur de l'urbanisme, de l'architecture et de la construction. Il y a été décidé la mise en place d'une commission d'enquête pour l'examen de ce dossier, et une décision d'arrêt des travaux temporaire a été adressée aux promoteurs, mais ces derniers ont refusé de la recevoir, selon notre interlocuteur. Interrogé sur ce dossier, le directeur de l'urbanisme, de l'architecture et de la construction (Duac) nous a expliqué que le terrain en question n'a jamais été destiné à l'aménagement d'un espace vert. "Les pouvoirs publics ont investi de l'argent sur ce terrain qui est devenu un foncier exploitable. Pour ce qui est des promoteurs, ils sont en possession d'actes de propriété et de permis de construire légalement délivrés", nous a-t-il assuré. Quant au représentant des cinq promoteurs immobiliers, Abdelkader Benmaïssa, qui s'est présenté à notre bureau, il affirme que ses mandants n'ont jamais été destinataires d'une quelconque notification pour l'arrêt des travaux. "Nous, nous sommes dans la légalité, et malgré cela, nous sommes constamment intimidés verbalement par certains de ces protestataires. Ces derniers se sont même permis d'arracher les clôtures de nos chantiers et nous avons déposé plainte auprès de la justice pour cela. En outre, les travaux sont à l'arrêt et nous avons même renvoyé les ouvriers", s'est-il défendu. A. BOUSMAHA