Un nouvel épisode vient s'ajouter au feuilleton des scandales fonciers dans la commune de Hassi Mefsoukh, et ce, après le détournement d'un bon nombre d'espaces verts. Selon une source communale, ces détournements ont été opérés officiellement et sur la base de documents officiels, avec la complicité d'anciens responsables de la commune. Le maire a confié: «Les quelques espaces verts qui existaient auparavant ont été envahis par le béton et squattés par des personnes influentes, du temps de l'assemblée communale sortante. Les enfants de cette commune n'ont donc plus d'espaces pour jouer et sont condamnés à rester chez eux, devant leur écran de télévision… ce qui est loin d'être réjouissant.» A ce sujet, les habitants de cette commune affirmeront: «De nombreuses assiettes foncières destinées à la réalisation d'espaces verts, répartis à travers plusieurs quartiers, ont été squattés après avoir été abandonnés par les autorités de l'époque. Ensuite, ces terrains ont été acquis par une personne influente, se disant prête à affronter les riverains devant la justice.» Puis ils ajouteront: «Parmi toutes ces assiettes squattées, un terrain situé au cœur de la cité des 105 logements et destiné à abriter un espace vert.» Pour appuyer leurs déclarations, nos interlocuteurs exhiberont un plan architectural qui aurait était réalisé par l'ex-agence foncière de la daïra de Gdyel et qui apporte, selon eux, la preuve concrète de leurs allégations. Nos interlocuteurs ajouteront en outre: «Cette assiette est restée inexploitée, durant une longue période, jusqu'au jour où un individu s'était rendu sur place pour la prospecter, muni d'un document administratif officiel qui atteste, selon lui, sa propriété de cette assiette. Pourtant, le plan architectural qui se trouve en notre possession, ne comprend pas ce détail. C'est ainsi que nous nous sommes mobilisés en vue d'empêcher que cette assiette soit envahie par le béton. Nous portons à votre connaissance que le chantier a déjà été installé et les travaux lancés. Aux dernières nouvelles, le prétendu propriétaire de cette assiette aurait obtenu le permis de construire.» Dans ce même sillage, nous apprenons qu'un autre terrain, situé entre la sortie de Hassi Mefsoukh et l'entrée de Sidi Benyebka, plus précisément à proximité du quartier Ibn Badis, a été, à son tour, octroyé à des particuliers, suite à des arrêtés d'attribution validés par d'anciens responsables de la commune. Ce terrain, vendu sous forme de 04 lotissements destinés à l'auto-construction, devait initialement servir à la réalisation d'un espace vert. C'est du moins ce qu'affirment les habitants ainsi que l'actuel président de la commune de Hassi Mefsoukh. Le terrain en question est actuellement envahi de béton, après avoir été acheté, en troisième main, il y a 03 ans par un individu. Ce dernier a officiellement racheté ce lot de terrain à ses 04 attributaires initiaux. Le nouveau propriétaire du terrain a obtenu, à son tour, le permis de construire. Cette situation ne pouvait pas passer sans susciter une vive réaction des riverains qui ont adressé plusieurs correspondances aux autorités locales de la wilaya d'Oran. Celle-ci dépêchera une commission d'enquête sur les lieux. Comme première mesure, les membres de la commission d'enquête écouteront d'abord les différents protagonistes dans cette affaire puis ordonneront une suspension immédiate des travaux en attendant que l'authenticité des actes d'attribution et des autres documents administratifs soit vérifiée. Depuis, aucune autre mesure n'a été enregistrée. Selon les données distillées par certaines indiscrétions, l'actuel propriétaire du terrain a agi en toute légalité, en achetant ce terrain, vu qu'il a suivi les canaux réglementaires. A souligner qu'après une suspension des travaux de quelques jours, l'actuel propriétaire du terrain a repris les travaux de construction d'une habitation individuelle, et ce, en dépit des efforts multiples déployés par les riverains pour restituer ce terrain à son ancienne vocation. Il y a lieu de savoir que les services de la division de l'urbanisme ont validé le permis de construire délivré par les services de la commune du temps de son ex-président. Celui-ci a déclaré que «le bénéficiaire du permis de construire a déposé un dossier complet, contenant entre autres, un acte de propriété notarial. De ce fait, aucun motif réglementaire ne pouvait m'empêcher de lui délivrer le permis de construire.» A la lumière de l'ampleur de la dilapidation foncière enregistrée ces dernières années dans la commune de Hassi Mefsoukh, les habitants de cette commune ont le profond sentiment que leurs quartiers et leurs cités ne pourront donc pas bénéficier d'espaces verts ou d'aires de jeux. Un sentiment, presque partagé par l'actuel président de la commune de Hassi Mefsoukh qui déclarera: «Ce type d'opération reste difficile à concrétiser, vu l'indisponibilité de réserves foncières appropriées et de fonds financiers. C'est la raison pour laquelle nous faisons appel au concours des autorités de la wilaya.»