L'activité à laquelle s'intéresse le Premier ministre est celle des exportations des pâtes alimentaires notamment, produits à base de farines et de blés lesquels sont subventionnés par l'état. Le Premier ministre, Abdelmadjid Tebboune, montre, au fil des jours, de la détermination à diagnostiquer en profondeur les situations léguées par le gouvernement Sellal. Après, entre autres, l'industrie automobile, les fonciers industriel et agricole, les marchés publics, c'est au tour du commerce extérieur, les exportations alimentaires, plus précisément, de faire l'objet d'un Conseil interministériel. Hier, en effet, Abdelmadjid Tebboune, a convoqué et présidé à Alger un CIM consacré à l'examen de la problématique de l'exportation des produits alimentaires utilisant des intrants subventionnés. L'examen du dossier a impliqué les ministres des Finances et du Commerce ainsi que le gouverneur de la Banque d'Algérie, le directeur général des douanes et le président de l'Association des banques et établissements financiers (Abef). Un communiqué rendu public par les services du Premier ministère indique que la réunion a permis de prendre acte des incohérences dans les opérations d'exportations de produits alimentaires. Incohérences qui, donc, ont échappé au gouvernement précédent, puisque l'activité s'est poursuivie normalement. La même source souligne en effet que le compte rendu du ministre du Commerce a permis de mettre en exergue "les incohérences qui caractérisent le fonctionnement de certaines filières dont les produits sont éligibles à l'exportation", précisant que "les contradictions et anomalies relevées ont trait aux différents niveaux de la chaîne et concernent aussi bien le système des approvisionnements que ceux de la production et de la distribution". L'exportation à laquelle s'intéresse le Premier ministre est celle des pâtes alimentaires notamment, produits à base de farines et de blés lesquels sont subventionnés par l'Etat. Lors de sa rencontre avec des chefs d'entreprise jeudi dernier, Tebboune avait, rappelons-le, cité le cas d'un industriel de l'agroalimentaire qui exportait des pâtes vers la Tunisie pour les réimporter ensuite pour un prix dix fois supérieur à leur prix à l'exportation, manière bien connue de faire sortir des devises. Abdelamadjid Tebboune n'est pas resté sur le seul constat. Il est passé aux actes. Il a décidé, à l'issue du conseil interministériel, de la mise en place d'une commission intersectorielle qui sera présidée par le ministre des Finances et dans laquelle sera également représenté le ministre de l'Agriculture, du Développement rural et de la Pêche. Les ministres concernés sont instruits pour agir dans ce sens. Cette commission aura pour mission "d'élaborer un rapport détaillé sur cette problématique dans un délai d'un mois". Un rapport qui sera remis au Premier ministre qui devra décider des suites à y donner. Les conclusions de l'expertise "seront soumises à l'appréciation du Premier ministre et devront être accompagnées de propositions de solutions à même de mettre un terme aux conséquences directes engendrées par ce phénomène, notamment aux préjudices constatés sur le développement de l'économie nationale", indique le communiqué du Premier ministère. Sofiane Aït Iflis