Le quartier de Boukhadra, dans la partie ouest de la ville d'Annaba a été le théâtre de violents affrontements entre des migrants subsahariens et les habitants, durant une bonne partie de l'après-midi de jeudi, avons-nous appris de sources locales. D'après ces dernières, les échauffourées ont débuté vers 14h, en face du siège de l'entreprise SNLB, tout près du pont routier sous lequel des dizaines de familles de Maliens, de Nigériens et de Camerounais ont élu domicile. "Le premier accrochage a eu lieu lorsque des jeunes de ce quartier se sont opposés à un groupe de Subsahariens, qui menaçaient un adolescent qui les aurait importunés. Le groupe de migrants avait poursuivi le gamin sur plusieurs dizaines de mètres et l'avait coincé contre le mur de l'entreprise du bois, décidé à lui infliger une correction. Les jeunes du quartier sont intervenus et ont commencé à repousser les assaillants apparemment excités, avant d'en venir carrément aux poings", affirme un témoin de la scène, qui se dit étonné de la réaction belliqueuse de ces jeunes migrants, d'habitude si réservés. Les affrontements se sont ensuite poursuivis avec des jets de pierres de part et d'autre, endommageant certains véhicules qui empruntaient le tronçon de la RN16, qui longe ce quartier. "La tension est montée brusquement et on a assisté à une véritable bataille rangée au cours de laquelle des armes blanches, dont des barres de fer, ont été utilisées", affirme notre interlocuteur. Ce dernier ajoute qu'il a fallu l'intervention musclée d'une escouade de policiers pour calmer les esprits et disperser les belligérants. Des sources proches de la Protection civile indiquent que les pompiers, qui se sont présentés sur les lieux à 15h, ont prodigué les premiers soins à deux jeunes Nigériens, âgés respectivement de 21 et 23 ans, dont l'un présentait une fracture à la jambe gauche, alors que le second souffrait de blessures au thorax et à la tête, fort heureusement sans gravité. Le quartier de Boukhadra, qui est considéré comme l'un des quartiers difficiles d'Annaba, n'a jamais vécu pareille situation malgré la présence du bidonville en plein air érigé sous ledit pont, durant ces trois dernières années. Les riverains vivaient même en bonne intelligence avec ces familles de migrants, dont les enfants bénéficient essentiellement de la générosité des usagers de la route, leur portant souvent aide quand ils s'aventuraient près de leur domicile.