Le Premier ministre, Abdelmadjid Tebboune, rencontrera, demain, les partenaires du Pacte national économique et social de croissance, l'Ugta et le patronat. Cette rencontre, qui se déroulera au Palais du gouvernement, est programmée pour examiner ensemble les points liés à l'organisation de la prochaine réunion de la tripartite. "Il sera procédé, notamment, au cours de cet échange de concertations, à l'examen des points à l'ordre du jour à soumettre à la tripartite, ainsi que la fixation de la date et du lieu de la tenue de cette rencontre dont l'organisation est prévue prochainement", indique un communiqué des services du Premier ministère. Cette prochaine tripartite, qui interviendra après celle tenue en mars dernier à Annaba, sera la première à être présidée par le Premier ministre, Abdelmadjid Tebboune. Il faut dire que le Premier ministre, Abdelmadjid Tebboune, se fait particulièrement insistant sur l'idée de la construction d'un consensus économique. Malgré les tensions apparues ces derniers jours entre les partenaires signataires du pacte, le Premier ministre semble tabler sur ce pacte dans sa démarche de construction du consensus. Présenté comme le socle sur lequel le gouvernement compte s'appuyer pour mettre en œuvre son nouveau modèle économique, le Pacte national économique et social de croissance tarde, néanmoins, à porter ses fruits. Pourtant, ce pacte, à sa signature en 2014, s'était fixé pour objectifs l'accélération du processus des réformes économiques, le développement industriel, l'amélioration du climat des affaires, le système de santé et de la protection sociale, l'accès au travail et l'amélioration du pouvoir d'achat, ainsi que la sécurité énergétique et l'adéquation du système de formation avec les besoins de l'entreprise. Il établit, par ailleurs, des engagements de chacune des parties pour réaliser solidairement ces objectifs : le syndicat des travailleurs s'accorde à préserver un climat social stable, les organisations patronales s'engagent à favoriser la préservation et la création d'emploi et de l'investissement productif, et les pouvoirs publics, de leur côté, à assainir le climat des affaires pour favoriser l'expansion des entreprises. La 19e tripartite, tenue en juin 2016 à Alger, avait déjà exprimé sa satisfaction quant aux "avancées significatives" dans la mise en œuvre de ce pacte, mais sans qu'il y ait eu d'évaluation concrète des avancées du pacte. Trois années après sa signature, force est de constater que le pacte n'a atteint aucun des objectifs qui lui ont été assignés. Les discours n'ont guère évolué quant aux aspects liés au financement de l'investissement, à la question de l'offre du foncier industriel et à la réforme de l'administration. Concernant la création de l'emploi, le constat ne prête pas à l'optimisme. L'Ugta, censée œuvrer à préserver un climat social stable, est en train de rendre copie blanche. Avec la prédominance des syndicats autonomes, le monde du travail échappe grandement à l'emprise de la Centrale syndicale. En somme, à défaut d'une évaluation concrète et sereine du pacte économique et social de croissance, la prochaine tripartite risque de se terminer sur de banales généralités sur le développement de l'économie nationale. Saïd Smati