La place sportive oranaise s'est réveillée hier dans la douleur, la mémoire encore vive de la vile agression dont a été victime l'entraîneur de l'ASMO, Salem Laoufi (voir notre édition d'hier en page 24), au moment où il débarquait au stade Habib-Bouakeul pour assurer le bon déroulement de la séance de l'après-midi. Et comme dans toute scène relevant du quotidien désormais plein d'incertitude des Algériens, les versions s'empilaient sans pour autant s'accorder. La première, celle de l'agressé, pointait un doigt accusateur envers le directeur du stade Habib-Bouakeul et ancien joueur de l'ASMO et du MCO, Mourad Bouhafsi. "C'est lui qui a manigancé ce guet-apens", s'accordent à certifier les responsables asémistes. Se basant sur leur altercation de la matinée, lorsque ce dernier lui reprocha sur un ton qui ne lui a pas plu de "faire la loi", Salem Laoufi a d'ailleurs porté plainte quelques heures avant ladite agression. Sitôt sorti du stade Bouakeul après cette séance matinale dont l'issue a été marquée par cette violente dispute avec Bouhafsi, l'entraîneur des Vert et Blanc, Salem Laoufi, est allé directement au commissariat d'à côté, la 14e sûreté urbaine, pour y déposer plainte. À son retour au stade en fin d'après-midi, le patron technique des Vert et Blanc a, comme rapporté hier dans ces mêmes colonnes, fait l'objet d'une agression caractérisée. Une bande de trois jeunes, armés de couteaux et bombe de gaz lacrymogène, l'ont violemment pris à partie, le mettant notamment à terre, le poignardant et le touchant à un rein. Voulant s'interposer, le revenant président de la section football de l'ASMO, Larbi Oumamar, également membre du bureau fédéral de la FAF et beau-père de Salem Laoufi, a été menacé par l'un des assaillants qui l'a, du reste, aspergé de gaz lacrymogène, tout comme quelques joueurs qui ont accouru au secours de leurs aînés et mentors. L'autre version, celle de l'accusé, Mourad Bouhafsi, chef d'unité à l'Opow et premier responsable du stade Bouakeul, dément, sans surprise, celle de l'entraîneur et des responsables de l'ASMO. Il met en exergue le fait d'avoir été lui aussi agressé et de n'avoir aucun intérêt à faire autant de bruit pour rien. "Si je voulais m'en prendre à Laoufi, je l'aurais fait en tête-à-tête !", se défend-il, entre autres arguments qui visent, notamment, à dévoiler une partie des "gros problèmes internes et la guerre des clans qui déchirent l'ASMO de l'intérieur", nous a-t-il dit, quelques heures seulement après sa sortie du commissariat de police où il a passé la nuit. Dans un souci évident d'impartialité et afin de mettre toute la lumière sur les détails, causes, tenants et aboutissants de cet inédit fait divers, Liberté a fait le choix de donner la parole à toutes les parties concernées.