Les responsables du secteur indiquent que la situation est certes difficile, mais un plan d'urgence a été adopté, qui consiste notamment en l'acquisition de nouveaux équipements. Cela fait déjà quelques semaines que l'approvisionnement en eau potable est devenu une véritable inquiétude pour les citoyens et un casse-tête pour les responsables du secteur des ressources en eau à Sétif. En effet, la faible pluviométrie de cette année a fait que le barrage de Aïn Zada et autres forages ont tari, mettant à nu un système d'approvisionnement et de distribution obsolète. L'espoir de voir les deux systèmes est et ouest des grands transferts hydriques, dont les travaux de réhabilitation du réseau d'AEP (approvisionnement en eau potable) s'éternisent, a rendu la situation encore plus difficile, voire critique. Dans certaines communes, l'eau ne coule qu'une fois tous les quatre jours. Quotidiennement, des citoyens se plaignent de la distribution. "Nous ne savons plus quoi faire. Les perturbations dans l'approvisionnement nous compliquent chaque jour la vie. Il y a beaucoup de décalages. Rien que la semaine dernière, nous n'avons pas eu d'eau et nous étions contraints de chercher des citernes que nous avons payées à plus de mille dinars l'unité", nous dira un habitant de la cité Merrouche-Kaddour. Par ailleurs, les habitants de la cité Gaoua, au nord de la ville de Sétif, ont tenu à signaler plusieurs fois à Liberté les perturbations ainsi que le manque de pression. "J'habite au dernier étage. Souvent, contrairement à mes voisins des étages inférieurs, je n'ai pas d'eau", nous dira Khalil. À Aïn Romane (commune de Ouled Saber), la situation est encore plus dramatique. L'eau ne coule qu'une fois tous les dix à quinze jours. Les habitants vivent au rythme de l'eau rationnée, et la présence des camions-citernes fait partie du quotidien des habitants de la cité. À Bizar, au chef-lieu de wilaya, des habitants accusent certains agents de l'ADE de complicité avec les propriétaires des camions-citernes. "Il semble que la vanne de la conduite qui alimente notre cité ne soit pas complètement ouverte. L'eau ne parvient pas aux étages supérieurs et la situation perdure depuis plusieurs semaines. Les agents de l'ADE seraient complices avec les propriétaires des camions-citernes", nous dira Abdelkarim. De leur côté, les responsables du secteur indiquent que la situation est difficile, certes, mais un plan d'urgence a été adopté. Il s'agit de l'acquisition d'équipements pour avoir une meilleure qualité d'eau du barrage de Aïn Zada, tout en réduisant la quantité des produits chimiques utilisés dans le traitement des eaux du barrage. Six nouveaux camions-citernes permettent de distribuer l'eau dans les régions les plus éloignées, ainsi que la réalisation de forages mis à la disposition de l'Algérienne des eaux. Plusieurs forages, auparavant abandonnés, ont été rééquipés pour contribuer à l'amélioration de l'approvisionnement, notamment à Salah-Bey, à une quarantaine de kilomètres au sud de la wilaya. Selon un communiqué de la cellule de communication de wilaya, le chef de l'exécutif a instruit le directeur de l'hydraulique pour réaliser d'autres forages au chef-lieu de wilaya, El-Eulma et Aïn Oulmène. La wilaya a aussi puisé dans sa tire-lire pour l'acquisition de pompes et de produits nécessaires pour le traitement des eaux avec un montant de 5 millions de dinars. L'ADE consacrera 4 millions de dinars pour le renouvellement des pompes principales de Sétif, Aïn El-Kébira et Bouandas. Mieux encore, pour bien prendre en charge les doléances des citoyens, le wali a ordonné d'utiliser tous les moyens de communication afin d'être à l'écoute des consommateurs via la cellule d'écoute et le compte facebook de la wilaya et de l'ADE. F. SENOUSSAOUI